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Bombes au phosphore: enquête israélienne ?

L'armée israélienne enquête sur une éventuelle utilisation fautive par ses soldats d'obus au phosphore à Gaza
Article rédigé par France2.fr
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L'armée israélienne utiliserait des bombes au phosphore à Gaza, 2009. (© France 2)

L'armée israélienne enquête sur une éventuelle utilisation fautive par ses soldats d'obus au phosphore à GazaL'armée israélienne enquête sur une éventuelle utilisation fautive par ses soldats d'obus au phosphore à Gaza

L'enquête porte sur un tir d'une vingtaine d'obus dans une zone peuplée du nord de la bande de Gaza, a affirmé mercredi le quotidien Haaretz, alors que l'armée démentait qu'il y ait une enquête officielle.

Amnesty International accuse l'Etat hébreu de "crimes de guerre" pour avoir utilisé des obus au phosphore. D'autres ONG ont dénoncé leur emploi.

Israël est sur la sellette après son offensive à Gaza, qui a fait un nombre important de morts et de blessés civils.

Outre le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon, qui demande des comptes après le bombardement de bâtiments de l'Onu, huit organisations israéliennes de défense des droits de l'Homme ont demandé mardi au procureur général de l'Etat l'ouverture d'une enquête sur la conduite de l'armée à Gaza, "au vu de l'ampleur des atteintes portées aux populations civiles".

Alors que l'armée a bombardé des écoles gérées par l'Onu, où étaient réfugiés des civils, l'Etat hébreu affirme que ses objectifs étaient uniquement militaires et que le Hamas "met des civils en première ligne".

Amnesty International accuse

L'utilisation par l'armée israélienne de bombes au phosphore à Gaza est "claire et indéniable" a assuré Amnesty lundi, se basant sur les constatations de Christopher Cobbsmith, expert en armement ,qui s'est rendu avec une équipe d'Amnesty dans le territoire palestinien.

"Hier (dimanche), nous avons vu des rues jonchées de débris, qui prouvent l'utilisation de phosphore blanc, y compris des particules incandescentes et des restes d'obus tirés par l'armée israélienne", a-t-il déclaré lundi.

"Le phosphore blanc est une arme qui déclenche un écran de fumée pour (cacher) le mouvement des troupes au sol, a-t-il expliqué. C'est un engin incendiaire très puissant, qui explose en l'air et dont l'effet est tel qu'il ne devrait jamais être utilisé dans des zones peuplées de civils".

Les bombes au phosphore blanc ne sont pas interdites par le droit international, en dépit de leur caractère controversé. L'exposition à ce produit toxique peut en effet se révéler fatale. Il peut provoquer des brûlures de la peau et endommager le foie, le coeur ou les reins.

En revanche, la manière dont ces armes incendiaires sont utilisées est réglementée par la Convention sur les armes classiques de 1980, entré en vigueur en 1983 mais qu'Israël n'a pas souscrit. Le texte prohibe leur utilisation dans les zones peuplées de civils.

"Une telle utilisation, intensive, de cette arme dans les quartiers très peuplés de Gaza est faite par définition de manière indiscriminée. Son utilisation répétée (...) est un crime de guerre", estime Donatella Rovera, qui travaille pour Amnesty en Israël et dans les territoires palestiniens.

L'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch et de nombreux médecins palestiniens et étrangers qui ont travaillé à Gaza pendant l'offensive israélienne avaient déjà dénoncé l'utilisation de bombes au phosphore.

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