Benoit XVI en "pèlerin de paix" en Terre sainte
"J’attends avec impatience d’être avec vous et de partager vos aspirations et vos espoirs tout comme vos peines et vos luttes", a affirmé Benoit XVI avant son départ, répétant également vouloir venir en "pèlerin de paix".
S’il marche sur les pas de Jean Paul II, qui avait fait un voyage historique au Proche-Orient en 2000, le souverain pontife arrive dans une région où les tensions, déjà plus fortes qu’en 2000, ont été exacerbées par la guerre de Gaza. Il va rendre visite "à des gens très sensibles", confiait récemment le patriarche latin de Jérusalem, Mgr Fouad Twal. "Chaque journée, chaque geste, chaque rencontre et chaque visite : tout aura une connotation politique", poursuit l’ecclésiastique.
Pour l’accueil du souverain pontife, Israël va dérouler lundi le tapis rouge, et compte sur cette visite pour améliorer son image altérée par sa récente offensive contre le Hamas en territoire palestinien, qui a fait plus de 1.300 morts en trois semaines de combats, en décembre et janvier derniers. Un voyage à hauts risques sur le plan de la sécurité également, dans un pays gangréné par le terrorisme (lire notre encadré ci-dessous)
Williamson, la Shoah, les chrétiens d'Israël
Mais les sujets de tension ne manquent pas avec le Vatican :
La levée de l’excommunication de l’évêque intégriste négationniste Richard Williamson fin janvier, la volonté de Benoit XVI de béatifier Pie XII, coupable selon Israël d’avoir gardé le silence durant la Shoah.
De son côté, l’Eglise déplore les difficiles conditions de vie des chrétiens – en majorité arabes – qui représentent 2% des sept millions d’habitants d’Israël. La question des chrétiens d’Irak devrait également être abordée lors de l’étape jordanienne de la tournée papale.
Le pape devrait avoir l’occasion d’aborder tous ces thèmes lors de la trentaine d’interventions prévue dans un programme qui apparaît très chargé pour un homme qui vient de fêter ses 82 ans (voir notre infographie).
Benoit XVI met ses pas dans ceux de Jean Paul II en allant dans les lieux symboliques de l’Ancien et du Nouveau testament que sont le Mont Nebo où, selon la Bible, Dieu aurait montré la terre promise à Moïse. Le pape célèbrera quatre messes publiques à Amman le 10 mai, à Jérusalem le 12, à Bethléem le 13 et à Nazareth le 14. Les contacts avec les musulmans auront une place plus importante qu’en 2000, notamment en Jordanie où Benoit XVI restera plus longtemps que son prédécesseur.
Gilles Halais, avec agences
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