Bahreïn : tirs sur la foule, le prince héritier promet le dialogue
Situation toujours aussi explosive à Bahreïn. Les manifestations d'hier ont été meurtrières ; celles d'aujourd'hui ne le sont pas encore, mais on compte déjà des dizaines de blessés.
Tout est parti, justement, d'un rassemblement lié aux obsèques des manifestants, tués hier. Plusieurs milliers de chiites se sont massés à Bahreïn, dans une ambiance extrêmement pesante.
_ D'ailleurs, l'opposition, qui avait prévu de programmer une grande marche demain, a décidé de la reporter à mardi - en raison de la période de deuil à observer.
Après les obsèques, la foule a tenté de se rendre sur la place de la Perle, au centre de Manama, la capitale. La police a tiré sur les manifestants, pour les disperser.
_ Un photographe de l'AFP sur place a vu des dizaines de blessés. Des responsables hospitaliers parlent d'au moins 25 blessés, certains grièvement.
Seule concession accordée par le pouvoir : le prince héritier a promis d'ouvrir le dialogue avec l'opposition. Mais seulement quand le calme sera revenu...
Bahreïn, un petit archipel du nord-ouest du Golfe, est gouverné par la dynastie sunnite des Al-Khalifa, mais sa population est majoritairement chiite et s'estime discriminée en matière d'emploi, de logement et d'accès aux services sociaux et publics.
_ Mais ce pays est d'une importance stratégique pour Washington, qui y a installé le quartier général de sa Ve flotte, chargée de surveiller les routes maritimes
empruntées par les pétroliers, de soutenir les opérations en Afghanistan et de
contrer une éventuelle menace iranienne.
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