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Israël-Gaza : "Avant un cessez-le-feu, chaque partie veut prendre l'avantage"

"Les efforts pour parvenir à un cessez-le-feu vont avoir des effets positifs dans les prochaines heures." C'est ce que Mohammed Morsi, le président égyptien, affirme depuis Le Caire. Explications de Charles Enderlin, le correspondant de France 2 à Jérusalem.

Article rédigé par Charles Enderlin, Martin Gouesse
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des soldats israéliens à la frontière de la bande de Gaza, le 19 novembre 2012. (AMIR COHEN / REUTERS)

PROCHE-ORIENT – De quoi seront faites les prochaines heures dans le conflit entre Israël et Gaza ? Si des contacts ont lieu entre le Hamas et les Egyptiens pour mettre en place une trêve, sur le terrain les bombardements répondent au tirs de roquettes et l'hypothèse d'une intervention terrestre de l'armée israélienne n'est pas levée. Charles Enderlin, correspondant de France 2 à Jérusalem, fait le point sur la situation. 

Francetv info : Y aura-t-il une attaque terrestre? 

Charles Enderling : Au moment où le président Mohammed Morsi annonce un cessez-le-feu dans les prochaines heures, rien n'est encore décidé. Sur le terrain, l'aviation israélienne continue de bombarder Gaza et les islamistes lancent des missiles sur les localités israéliennes. En attendant la conclusion d'un cessez-le feu, les préparatifs en vue d'une opération terrestre d'envergure à Gaza se poursuivent. Des forces de plus en plus importantes sont massées autour de ce territoire, prêtes à entrer en action si le gouvernement Netanyahu le décide.

Quel est l'état d'esprit côté israélien entre ceux qui sont pour le cessez-le-feu et les partisans d'une intervention terrestre ? 

Selon un sondage publié hier par le quotidien Haaretz, 84% des Israéliens soutiennent l'opération dans sa forme actuelle, c'est-à-dire essentiellement aérienne. 30% seulement sont en faveur d'une opération terrestre. L'explication est simple : l'Israélien moyen sait parfaitement ce que signifierait des combats en zone urbaine. Surtout, des pertes peuvent être importantes parmi les soldats et sur les civils palestiniens. Autres conséquences redoutées : une nouvelle dégradation dans les relations avec l’Egypte, des condamnations internationales...

Benyamin Netanyahu jouit actuellement, d'un taux de popularité sans précédent : 84% des Israéliens sont satisfaits de la manière dont il gère la crise. Ce ne serait certainement pas le cas si les choses tournent mal. Il faut rappeler qu'Israël est entré en période électorale. Le scrutin doit avoir lieu le 22 janvier. Cela dit, il ne faudrait pas que Netanyahu accepte un accord de cessez-le-feu fragile. Sa grande crainte est certainement que les tirs de roquettes reprennent juste avant l'élection.  

Avec les déclarations du président égyptien, est-ce que la diplomatie reprend la main ?

Nous devrions savoir au cours des prochaines heures la tournure que cela prend. Il ne faut pas oublier également qu'avant un cessez-le-feu, chaque partie pourrait tenter de se donner un avantage. C'est-à-dire, pour le Hamas et le Jihad islamique, montrer qu'ils n'ont rien perdu de leur capacité militaire. Ce que les Israéliens vont tenter d'empêcher.

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