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Alain Juppé a confirmé lundi que la France a envoyé des hélicoptères de combat pour des frappes en Libye

Le Figaro avait indiqué plus tôt la présence de 12 hélicoptères de combat à bord du Tonnerre parti jeudi de Toulon à destination de la Libye.La Grande-Bretagne a également décidé d'envoyer un porte-hélicoptère pour mener des frappes au sol, a indiqué lundi le ministre français de la Défense, Gérard Longuet.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Le Tonnerre, bâtiment de projection et de commandement, lors de sa mise à l'eau, le 26 juillet 2005 à Brest. (AFP/FRED TANNEAU)

Le Figaro avait indiqué plus tôt la présence de 12 hélicoptères de combat à bord du Tonnerre parti jeudi de Toulon à destination de la Libye.

La Grande-Bretagne a également décidé d'envoyer un porte-hélicoptère pour mener des frappes au sol, a indiqué lundi le ministre français de la Défense, Gérard Longuet.

L'état-major des armées avait confirmé le départ du Bâtiment de projection et de commandement (BPC) Tonnerre mais n'avait fait aucun autre commentaire "sur les moyens embarqués à bord", selon le journal.

"Pour l'instant" le Tonnerre "n'est pas engagé dans les opérations en Libye", mais l'état-major des armées n'exclut pas l'utilisation prochaine d'hélicoptères de combat. Son porte-parole a aussi souligné que l'engagement éventuel d'hélicoptères "n'est pas en contradiction avec la résolution 1973" de l'Onu, qui autorise l'emploi de la force pour protéger la population libyenne.

Les hélicoptères permettront "de mieux adapter nos capacités de frappe au sol avec des moyens de frappe plus précis", a toutefois précisé le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, à des journalistes en marge d'une réunion avec ses homologues européens.

Le BPC Tonnerre est un bâtiment de la classe Mistral, conçu pour le débarquement de troupes et de matériel, et la mise en oeuvre d'hélicoptères d'attaque et de transport.

L'emploi d'hélicoptères de type Tigre et Gazelle constituerait une étape importante susceptible d'accélérer l'évolution du conflit en Libye et d'éviter l'enlisement redouté par les pays de la coalition internationale. L'engagement d'hélicoptères de combat permettrait de cibler certains objectifs que les avions de chasse ne parviennent plus à détruire.

Deux mois après le début de l'opération aérienne sous commandement de l'Otan, le 19 mars, la situation est figée sur le terrain, où les insurgés libyens ne parviennent pas à progresser vers l'ouest du pays et la région de Tripoli, toujours aux mains du colonel Kadhafi.

Deux mois de frappes aériennes ont permis d'anéantir une part importante des chars et du dispositif anti-aérien des forces libyennes. Mais l'imbrication de plus en plus forte des combattants des deux camps limite désormais l'efficacité des frappes, en raison des risques de dégâts collatéraux.

Kadhafi doit quitter le pouvoir et la Libye
"Les Etats-Unis sont résolus à protéger les civils libyens et pensent que Kadhafi doit quitter le pouvoir et la Libye", a estimé lundi le Département d'Etat américain à l'occasion de la visite à Benghazi d'un de ses hauts responsables.

Le sous-secrétaire d'Etat aux Affaires du Proche Orient, Jeffrey Feltman, est arrivé dans la nuit de dimanche à lundi à Benghazi où il a rencontré des responsables de la rébellion, dont son leader Moustapha Abdeljalil.

"La visite du sous-secrétaire d'Etat Feltman est un autre signe du soutien des Etats-Unis au Conseil national de transition (CNT), un interlocuteur légitime et crédible pour le peuple libyen", a souligné le Département d'Etat. C'est la première visite d'un responsable de ce niveau de l'Administration américaine à Benghazi.

Fin avril, le sénateur républicain John McCain avait effectué une visite à Benghazi et avait prôné une aide en armes aux rebelles.

A Washington, le président Barack Obama a demandé vendredi aux élus du Congrès leur soutien pour la poursuite des opérations militaires en Libye, alors que le délai légal de 60 jours sans autorisation parlementaire a été atteint. "Même si nous ne sommes plus à la tête (de l'opération), le soutien américain à la coalition dirigée par l'Otan reste crucial pour assurer le succès des efforts internationaux pour protéger les civils du régime de Kadhafi", a écrit M.Obama.

La visite du haut diplomate américain intervient au lendemain de la venue de la qui a promis aux rebelles que les 27 les soutiendraient aussi longtemps que souhaité et a appelé au départ de Mouammar Kadhafi. Mme Ashton a également inauguré une représentation de l'Union européenne à Benghazi.

L'UE étend ses sanctions contre Tripoli
Les ministres européens des Affaires étrangères ont étendu lundi leurs sanctions contre le régime du dirigeant libyen. Les gels d'avoirs et les interdictions de visa qui visent déjà le colonel Kadhafi, son entourage et des sociétés soupçonnées de financer son régime ont été étendus à un autre membre de son entourage ainsi qu'à une compagnie aérienne libyenne, a indiqué un diplomate européen.

"L'UE a décidé d'intensifier ses efforts afin de bloquer l'accès du régime de Kadhafi à des ressources et à des fonds (...) en particulier pour empêcher le régime de renflouer son arsenal militaire et de recruter des mercenaires", indique une déclaration adoptée lundi par les ministres à Bruxelles.

L'UE a également fait un geste symbolique supplémentaire envers les insurgés regroupés au sein du Conseil national de transition, en mentionnant le CNT comme "un interlocuteur politique clé représentant les aspirations du peuple libyen", ce qui rapproche l'UE d'une reconnaissance en bonne et due forme.

Si le Parlement européen plaide depuis longtemps en faveur d'une reconnaissance du CNT comme unique interlocuteur en Libye, seuls la France, le Qatar, l'Italie, la Gambie et le Royaume-Uni l'ont fait.

Les 27 n'excluent pas d'utiliser des avoirs libyens gelés pour répondre aux besoins humanitaires de la population libyenne.

La rébellion soutenu par Ankara
Moustapha Abdeljalil a rencontré lundi à Ankara le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan avec lequel il a évoqué la situation dans son pays. "Il n'y a plus place en Libye pour l'ancienne administration" a déclaré pour sa part le président turc Abdullah Gul au cours d'un entretien avec le chef du Conseil national de transition (CNT) qui fédère la rébellion libyenne, Moustapha Abdeljalil, a indiqué l'agence Anatolie.

"Les parties doivent procéder à une échange de vues sur la crise libyenne et rechercher les moyens d'approfondir leurs relations", a souligné un diplomate turc.

La Turquie, seul pays musulman de l'Otan, a appelé le 3 mai le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi à quitter le pouvoir et la Libye pour mettre un terme à l'effusion de sang dans le pays. Elle avait été réticente au début à apporter son soutien à l'intervention militaire internationale.

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