Procès Pistorius : débats autour des erreurs des enquêteurs
LUNDI | Les larmes de Pistorius
Cette deuxième semaine d'audience débute avec les larmes de l'athlète sud-africain : durant le compte-rendu de l'autopsie de Reeva Steenkamp, sa petite amie qu'il est accusé d'avoir abattue le 14 février 2013, l'athlète craque.
Le témoignage du médecine légiste Gert Saayman est interrompu à deux reprises en raisons ses sanglots et ses haut-le-coeur de Pistorius, mais la défense ne demande pas d'ajournement du procès.
MARDI | "Il avait un grand amour pour les armes "
Appelé à témoigner devant le tribunal, Darren Fresco, un ami d'Oscar Pistorius, raconte la passion de l'accusé pour les armes à feu. "Nous avons été ensemble au stand de tir, et je savais qu'il avait un grand
amour pour les armes ", confie-t-il mardi.
Pour étayer ses propos, le jeune homme raconte deux incidents dont il a été directement témoin :
Le premier, en 2012, lorsque Pistorius tire une balle à travers le toit ouvert de la voiture de Fresco, histoire de se défouler après un contrôle policier tendu.Le second, en janvier 2013, soit quelques semaines avant la mort de Reeva Steenkamp. Dans un restaurant chic de Johannesbug, Pistorius demande à son ami de lui passer son revolver sous la balle, mais un coup part accidentellement et blesse un convive au pied par des éclats. Pour aider son ami, Fresco s'était alors accusé de l'incident.
MERCREDI | La question de la porte des toilettes
Mercredi, le colonel Vermeulen, expert de la police scientifique, contredit un pan de la défense de Pistorius en s'intéressant au lieu du drame, et plus particulièrement à sa porte : alors que l'athlète, amputé des deux jambes, affirme avoir défoncé la porte des toilettes à coup de batte de baseball, debout sur ses prothèses, la police scientifique prouve, de par la hauteur des coups, que l'homme était probablement sur ses moignons.
Pour démontrer cette affirmation, le colonel Vermeulen n'a pas hésité à se mettre à genoux. Une démonstration qui contredit donc la version de Pistorius. Les deux clans sont en tout cas d'accord sur une chose : c'est après avoir tiré que Pistorius est revenu défoncer la porte : "Il fallait qu'il y ait déjà un trou dans la porte pour qu'elle puisse casser à cet endroit ", a conclu Vermeulen.
JEUDI | Vers un procès prolongé ?
Le lent défilé des témoins - proches, amis, voisins... - amène la justice sud-africaine à s'interroger sur le calendrier du procès. Alors que celui-ci devait s'achever le 20 mars, le tribunal de Pretoria envisage de le prolonger de deux semaines, jusqu'au 4 avril.
Jeudi, au huitième jour d'un procès censé en durer quatorze, treize témoins ont été entendus, alors que le parquet a dressé une liste de 107 personnes - qui ne seront sans doute pas toutes convoquées - alors que la défense devrait elle aussi en appeler à la barre.
Côté procédure, le très médiatique avocat d'Oscar Pistorius, Barry Roux, tente de démonter les conclusions présentées la veille par les experts. "Tout le travail de Roux consiste a créer le plus de doute possibl e", commente un expert scientifique de la police, David Klatzow à propos de la tentative de l'avocat de prouver que la porte a été
incorrectement manipulée par les enquêteurs au moment de leurs investigations.
VENDREDI | Quand les enquêteurs souillent l'arme du crime
"L'expert en balistique manipulait l'arme sans gants. Il avait déjà retiré
le barillet. Je lui ai demandé : 'Qu'est-ce que vous faites ?' Il a dit : 'Désolé...', l'a
remis en place et a alors seulement sorti des gants de sa poche ". Giliam van Rensburg, ancien responsable de la police qui a quitté ses fonctions fin 2013, le reconnaît : les enquêteurs dépêchés sur les lieux du drame ont manipulé sans précaution l'arme du crime.
Et cela n'a pas été la seule erreur de la procédure, puisqu'une montre de l'athlète a également disparue au moment des investigations. "J'étais furieux ", a confié vendredi Giliam van Resburg, avant d'évoquer que la fameuse porte des toilettes avait pu subir quelques chocs au moment de son transport vers son bureau.
Des maladresses des enquêteurs déjà été mises en cause l'an dernier
lors des audiences préalables à la remise en liberté sous caution de Pistorius, peu après les faits.
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