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Prism : la Russie accepte l'asile temporaire d'Edward Snowden

L'ancien consultant de la NSA, bloqué depuis le 23 juin dans la zone de transit de l'aéroport de Moscou-Cheremetievo, a obtenu les documents qui lui ont permis de quitter l'aéroport. On ne connait pas encore sa destination, mais il se trouve sur le territoire russe, "en lieu sûr" selon son avocat. Dans un communiqué diffusé par WikiLeaks, Snowden "remercie la Russie de (lui) accorder l'asile en accord avec ses lois et ses obligations internationales". Les États-Unis se disent "extrêmement déçus".
Article rédigé par Sylvie Johnsson
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Sergei Karpukhin Reuters)

Edward Snowden aura finalement attendu un mois et neuf jours pour sortir de l'aéroport de Moscou-Cheremetievo, en Russie, où il était bloqué depuis le 23 juin, dans l'attente de papiers.

Son avocat, Anatoli Koutcherena, est venu l'annoncer lui-même devant les nombreux jounalistes sur place : "Snowden a quitté l'aéroport Cheremetievo. On vient de lui remettre un document attestant qu'il a reçu un asile temporaire pour un an en Russie ".

Snowden se trouve "en lieu sûr "

Le site WikiLeaks a quasi-immédiatement réagi sur Twitter, affirmant que ses équipes ont été à ses côtés depuis sa fuite de Hong Kong.

Les premiers mots d'Edward Snowden ont également été relayés par WikiLeaks, dans un communiqué : "Lors des huit dernières semaines on a vu l'administration Obama ne montrer aucun respect pour les lois internationales et nationales, mais en fin de compte la justice a gagné. Je remercie la Russie de m'accorder l'asile en accord avec ses lois et ses obligations internationales ".

"C'est une nouvelle victoire dans la guerre que mène Obama contre les lanceurs d'alerte. Cette bataille a été gagnée, mais la guerre continue" (Julian Assange, sur WikiLeaks)

L'ancien consultant informatique de la NSA, les renseignements américains, se trouve déjà quelque part en Russie, accompagne par une membre de l'équipe de WikiLeaks, Sarah Harrison, annonce le site. Son avocat affirme qu'il se trouve désormais "en lieu sûr ". "Le lieu où il se trouve ne sera pas divulgué pour des questions de sécurité car il est l'homme le plus recherché du monde " a-t-il ajouté.

Le Facebook russe le veut

S'il le souhaite, Edward Snowden a déjà un travail qui l'attend, à Saint-Petersbourg.

Le fondateur de VKontakte, le "Facebook russe", Pavel Durov, lui a en effet proposé de rejoindre ses équipes, postant un message sur sa page : "Il n'y a pas de société Internet plus populaire en Europe. Je pense qu'Edward sera intéressé à l'idée de s'occuper de la protection des données personnelles de nos utilisateurs ".

La visite d'Obama aura-t-elle lieu ?

Son cas a provoqué une mini-crise diplomatique entre la Russie et les États-Unis. Moscou a, à plusieurs reprises, minimisé l'impact de l'octroi d'un asile sur les relations entre les deux pays. Un haut responsable de la présidence russe, Iouri Ouchakov, a déclaré ce jeudi à la presse : "Notre président a exprimé l'espoir à de nombreuses reprises que cela n'affectera pas la nature de nos relations ".

Ce rebondissement est en tout cas de nature à laisser planer le doute sur le maintien ou non de la visite de Barack Obama en Russie, prévue juste avant le sommet du G20 en septembre prochain. La Maison blanche a réagi en fin de journée. Les États-Unis se disent "extrêmement déçus " et disent réfléchir au maintien du sommet russo-américain prévu en septembre.

Depuis le début du mois de juin, Edward Snowden, 30 ans, est devenu la cible du gouvernement américain - qui l'a inculpé pour espionnage - après avoir révélé l'existence du programme Prism.

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