Cet article date de plus de dix ans.

Présidentielle afghane : au moins 106 morts lors du second tour

Les Afghans ont voté ce samedi pour le second tour de l'élection présidentielle sous la menace des talibans. Des attaques ont fait 106 morts, dont 20 civils et 60 insurgés. Deux mois après le premier tour, deux hommes sont encore en lice pour succéder à Hamid Karzaï : Abdullah Abdullah et Ashraf Ghani.
Article rédigé par Valérie Xandry
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (© REUTERS/Ahmad Masood)

Ouverts à 7 heures ce samedi matin, heure locale, les bureaux de vote ont fermé à 16 heures en Afghanistan. Les électeurs afghans se sont rendus aux urnes pour choisir leur futur président et "le processus électoral a été un succès " selon un responsable de la Commission électorale indépendante.

Au moins 46 personnes, dont 20 civils, ont été tuées lors d'attaques perpétrées par les talibans lors de ce second tour de l'élection présidentielle. Soixante insurgés auraient également trouvé la mort selon le ministre de l'Intérieur Omar Daudzai qui s'est félicité que "l'ennemi n'ait pas réussi" à faire dérailler le processus électoral.

"On a bien entendu quelques explosions dans la ville, mais pas de quoi nous faire peur " a indiqué un jeune étudiant à Kaboul. "Ici, c'est tous les jours de toute manière. Et ce n'est pas ça qui m'enpêchera de voter pour décider de l'avenir de mon pays. " Au premier tour, la participation avait dépassé les 50%, un taux considéré comme une victoire. Ce samedi encore, la mobilisation a été élevée avec une nouvelle fois plus de 50% de participation selon les premières estimations.

Les électeurs qui se trouvaient encore dans les files d'attente devant les bureaux de vote lorsque la clôture a été annoncée devraient tout de même pouvoir glisser leur bulletin dans l'urne. À la sortie, les électeurs exhibent fièrement leur doigt marqué à l'encre anti-fraude.

Des craintes de fraude

Pour garantir la sécurité des électeurs, un important dispositif de sécurité avait été installé dans les rues. Quelque 400.000 soldats et policiers avaient ainsi été déployés. Comme lors du premier tour, les insurgés talibans avaient appelé leurs combattants à "frapper sans répit " en ce jour de scrutin.

L'autre enjeu de ce scrutin, ce sont les risques de fraude électorale. "Il y a une tolérance zéro pour la fraude et si le moindre membre du personnel est surpris à aider un des candidats, il sera renvoyé sur-le-champ " a déclaré Ahmad Youssouf Nouristani qui dirige la Commission électorale indépendante. Abdullah Abdullah qui fait figure de favori a ajouté que "nous ne pouvons accepter ne serait-ce qu'un seul bulletin de vote frauduleux en notre faveur. Et nous espérons que les autres diront la même chose. "

Des défis à relever

Arrivé en tête au premier tour en recueillant 45% des voix, l'ancien ministre des Affaires étrangères Abdullah Abdullah, également ancien porte-parole du commandant Massoud, pourrait donc succéder au président Hamid Karzaï, en poste depuis 2001. Face à lui, Ashraf Ghani, un anthropologue et économiste passé par la Banque mondiale, avait obtenu 31,6% des voix au premier tour.

"Venez voter, venez tous voter !" a lancé le président sortant en sortant d'un bureau de vote. "En participant à l'élection, vous permettrez à l'Afghanistan d'aller vers plus de stabilité. " Le futur président devra en effet gérer le départ d'une grande partie des troupes étrangères déployés dans le pays depuis 2001 et choisir de signer ou non un accord bilatéral avec les États-Unis qui permettrait le maintien d'encore 10.000 Américains en Afghanistan.

"Il y a beaucoup d'attentes autour du nouveau gouvernement et nous espérons qu'il se montera à la hauteur " conclut un électeur afghan. Les résultats provisoires ne seront publiés que le 2 juillet, un mois avant que le président élu prenne ses fonctions, le 2 août prochain.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.