Poutine change de ton et promet la fin de la "répression excessive"

L’homme fort de la Russie se fait plus doux. Vladimir Poutine a jusqu'ici cultivé l'image d'un partisan de la force. Aujourd'hui, sur son site de campagne, il évoque un nouveau modèle : "Il nous faut repenser tout le système de protection des intérêts de la société et renoncer à la tendance à une répression excessive. Cette situation déforme notre société et la rend moralement malsaine ".

Il est loin son discours du 24 septembre 1999, quand il se proposait de "buter les terroristes jusque dans les chiottes ". Même attitude le mois dernier, face aux manifestants qui contestaient la validité de la victoire de son parti aux législatives. Le 15 décembre, lors d'une émission de télévision, il a comparé les opposants à une tribu de singes.** Un nouveau rassemblement est prévu le 4 février.

"Pourquoi ne l'a-t-il pas fait, en 12 ans de pouvoir ?"

Vladimir Poutine fait désormais siens plusieurs thèmes de cette opposition, comme la lutte contre la corruption et l’arbitraire. Il promet des "mécanismes réels de contrôle des activités
des autorités par la société civile seront créés " s’il est à nouveau élu
président, au mois de mars.

"Ca ressemble au programme d'un candidat qui n'occupe pas les fonctions clés de l'Etat , s'est étonné Sergueï Mitrokhine, dirigeant du parti Iabloko. Au minimum, il doit nous expliquer pourquoi les thèmes soulevés ici n'ont jamais été mis en œuvre ".

Le Premier ministre reste le favori du scrutin, mais les opposants utilisent chaque espace de liberté pour contester sa présence. Son site de campagne permet aux électeurs de proposer des mesures et de voter pour celles qui leur plaisent le plus. Quelques heures après le lancement du site, les entrées les plus populaires demandaient le retrait de sa candidature.