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Pour la fille d'Anna Politkovskaïa, "avec Poutine, les droits de l'homme vont de plus en plus mal"

Entre célébration et contestation, Vladimir Poutine fête ses soixante ans ce dimanche. Le même jour, six ans après l'assassinat de la journaliste Anna Politkovskaïa, sa fille accuse le président russe d'être coupable de la dégradation de la situation en Russie.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Sergei Karpukhin Reuters)

Vladimir Poutine a soixante ans. À l'occasion de son anniversaire, le président russe a reçu de nombreuses marques de sympathie de ses partisans et des médias du pays. De leur côté, certains opposants ont ironisé sur le thème "il faut mettre Pépé à la retraite" .

Opposante à Vladimir Poutine, Vera Politkovskaïa l'est. Six ans jour pour jour après la mort de sa mère (la journaliste Anna Politkovskaïa, assassinée chez elle dans des circonstances floues) la jeune femme dénonce le locataire du Kremlin. Pour elle, même en faisant abstraction de ses sentiments privés sur la mort de sa mère, la situation a empiré depuis six ans en Russie.

"Avant, un évènement comme la mort de ma mère, c'était quelque chose de choquant en Russie , déclare-t-elle. Mais aujourd'hui, c'est presque devenu normal, ça nous étonne moins que des choses comme ça se passent. Avec Poutine, les droits de l'homme en Russie vont de plus en plus mal" .

Parlant "d'oppression du régime en Russie" , elle pointe du doigt Vladimir Poutine, "responsable et coupable" de la détérioration des droits de l'homme dans le pays.

"Il était déjà au pouvoir il y a six ans. Président, Premier ministre, à nouveau président. Alors si ce n'est pas lui le coupable, qui c'est ?"

À propos des Pussy Riot, Vera Politkovskaïa prend leur défense et s'insurge. "Ce qu'on fait les Pussy Riot, leur petite action, ce n'était pas condamnable. Pourtant elles ont été emprisonnées. Et six mois plus tard, l'Etat a créé une nouvelle loi de toutes pièces. Mais c'est injuste. ce n'est pas comme ça que fonctionne un état de droit."

Alors que certains partisans du "nouveau tsar de Russie" ont planté un portrait de leur chef au sommet d'une montagne du Nord-Caucase culminant à 4.500 mètres d'altitude, en guise de cadeau ; celui-ci a soutenu dans la journée la décision de condamner à deux ans de camps les trois membres des Pussy Riot.

"Il est correct qu'elles aient été arrêtées et il est
correct que le tribunal ait pris une telle décision"
, a-t'il déclaré. " Car il ne faut pas saper
les fondements de la morale, détruire le pays. Que nous reste-t-il sinon ?"

Régnant sans partage sur la Russie depuis douze ans, Vladimir Poutine laisse entendre qu'il poursuivrait bien l'aventure un mandat de plus. Ce que ne souhaite guère Vera Politkovskaïa, qui elle, n'aurait rien contre le fait de voir "Pépé" , qui en a a désormais atteint l'âge légal, partir à la retraite.

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