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Pays-Bas : l’effondrement de la social-démocratie aux législatives

Les Pays-Bas ont limité la progression de l'extrême droite (PVV, qui progresse néanmoins de 30% en termes de sièges) et ont conforté le pouvoir du conservateur Mark Rutte (le VVD perd néanmoins 8 élus) dans un scrutin national marqué par l’effondrement de la social-démocratie classique néerlandaise ( PvdA) qui passe de 39 sièges à 9 alors que ce parti participait à la coalition gouvernementale.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié
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Difficile donc de parler de succès, lors des législatives du 15 mars 2017, pour la coalition au pouvoir qui voit ses deux principaux partis perdre des sièges (40 environ au total, sur les 150 que compte la chambre). Même si les deux mouvements ne reculent pas de la même façon puisque le PvdA s’effondre littéralement.

Ce parti travailliste, celui du président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem, perd en effet 19 points, passant de 24,8 % à 5,7 %. Jamais ce parti, qui a depuis la guerre toujours été le premier ou le second parti du pays, n'avait obtenu un score aussi bas dans une élection aux Pays-Bas.


La politique d'austérité, menée par le gouvernement Rutte au début de son mandat, s'atténuant à l'approche des élections, a sans aucun doute pesé sur les électeurs de gauche qui ont ainsi sanctionné le PvdA.

Les partis qui progressent – il y en a – sont ceux du centre, pro-européens, comme les Chretiens démocrates et les Centristes de D66. Ces partis pourraient former une coalition avec la droite, mais se présentent comme étant moins ouverts aux mesures d'austérité.

Forte progression des écologistes de gauche
Le parti écologiste (GL, «gauche verte»), qui a historiquement associé des partis de la gauche de la gauche, progresse fortement (de plus dix sièges) et réalise le haut score de son histoire, récupérant sans doute une partie des voix des socialistes déçus par la politique de coalition menée avec la droite. Son leader, Jesse Klaver, a fait de sa formation le premier parti de la gauche néerlandaise.

En revanche, le parti socialiste (SP) situé à la gauche du PvdA n'a pas profité de la déroute social-démocrate.

Au niveau européen, le symbole est fort puisque ce n’est pas la première fois qu’un parti social-démocrate s’effondre après avoir gouverné avec la droite. En Grèce, le Pasok a quasiment disparu des radars. En Espagne, la montée de Podemos a largement mordu sur l’électorat classique du PSOE qui a finalement choisi de soutenir le retour de la droite au pouvoir.

En revanche, en Allemagne, le SPD reprend des couleurs en choisissant comme candidat Martin Schulz qui n'hésite pas à critiquer la politque de Schröder dans les années 2000. Et au Portugal, le parti socialiste gouverne dans une alliance avec la gauche de la gauche.
 
En France, la situation du PS n’est guère enviable et la synthèse hollandaise a du mal à survivre au débat Valls-Hamon et le vieux parti de Jaurès et Mitterrand a toutes les chances de ne pas figurer au second tour...


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