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Le sort du Palestinien en grève de la faim en Israël inquiète l’ONU et le CICR

Le journaliste palestinien, Mohamed al-Qiq, en grève de la faim depuis deux mois dans une prison israélienne «est en danger de mort», selon la Croix Rouge internationale. Une alerte confirmée par le coordinateur de l’ONU en territoire palestinien qui s’alarme de «la rapide dégradation de l’état de santé du détenu administratif». Des inquiétudes qui ne semblent pas atteindre le procureur israélien.
Article rédigé par Alain Chémali
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Brandissant fourchette et cuillère, des Palestiniens ont manifesté leur colère le 3 février 2016 devant le siège du Programme de Développement des Nations Unies (PNUD) pour réclamer la libération du journaliste Mohammed al-Qiq, arrêté par Israël en Cisjordanie et en grève de la faim depuis 71 jours. (Majdi Fathi/NurPhoto/AFP)

Agé de 33 ans et père de deux enfants, Mohammed al-Qiq, reporter pour la chaîne saoudienne Al Majd en territoire palestinien, est en «danger de mort», selon son avocat Jawad Boulos.

Il avait été arrêté le 21 novembre 2015 chez lui à Ramallah en Cisjordanie pour terrorisme. Comprendre son appartenance au mouvement islamiste palestinien Hamas.
 
En dépit de ses protestations et celles de sa femme Faihaa affirmant qu’il avait été arrêté «simplement parce qu’il couvrait la situation en Cisjordanie», il a été placé, un mois après son arrestation, en détention administrative.

Une détention pour 6 mois, renouvelable, sans inculpation ni procès 
Un régime extrajudiciaire qui permet une mise en détention pour six mois, renouvelable indéfiniment, sans inculpation ni procès. Il avait toutefois cessé de s’alimenter dès le 25 novembre 2015 pour dénoncer «la torture et les mauvais traitements qu’il a subis lors de son interrogatoire».
 
Deux mois plus tard, le Comité international de la Croix-Rouge tire la sonnette d’alarme. «M.Qiq est en grève de la faim depuis plus de 60 jours et est désormais dans un état critique, sa vie étant en danger», affirme le CICR dans son communiqué du 28 janvier 2016, appelant Israël «à trouver une solution pour éviter qu’une vie soit perdue».

Dégradation rapide de l'état de santé du détenu 
Quatre jours plus tard, c’est au tour de l’ONU de s’inquiéter du sort du journaliste. «Je suis alarmé par la rapide dégradation de la santé du détenu administratif Mohammed al-Qiq en grève de la faim pour protester contre le caractère arbitraire de son arrestation», écrit Robert Piper, coordinateur de l’ONU pour l’assistance humanitaire et l’aide au développement en Territoire palestinien.
 
Exprimant «l’opposition de longue date» de l’ONU à la pratique de la détention administrative, Robert Piper a rappelé également que «les Palestiniens ou les Israéliens doivent être inculpés ou libérés sans délai» et que «toute allégation sur des mauvais traitements doit faire l’objet d’une enquête indépendante et rapide».
 
Ces inquiétudes ainsi que celles de l’Union européenne ne semblent pas émouvoir le procureur israélien qui a refusé sa libération. Pourtant, en novembre, Israël avait fini par libérer Mohammed Allan, soupçonné d’être membre du Jihad islamique, après deux mois de grève de la faim qui l’avaient mené aux soins intensifs de l’hôpital d’Ashkelon. 

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