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Israël : Hanin Zoabi, la députée arabe qui dérange

La députée arabe israélienne Hanin Zoabi est en course pour les législatives du 17 mars 2015. La Cour suprême israélienne l’a remise en selle alors que la droite avait tenté de la disqualifier. Portrait d’une femme controversée.
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Jérusalem, le 2 juin 2010. La députée Hanin Zoabi (à droite de l'image) à la tribune de la Knesset.
 (AFP PHOTO/TOMER APPLEBAUM )

Dès son entrée à la Knesset en 2009, Hanin Zoabi, joue la provocation. La nouvelle élue prête serment et s’en va pour ne pas écouter l’hymne israélien. «Un hymne qui ne me représente pas», dit-elle. Depuis, la députée arabe est bannie par la plupart de ses collègues qui refusent de la saluer.

Née à Nazareth il y a 45 ans, Hanin Zoabi est descendante de l’une des rares familles palestiniennes qui sont restées sur leurs terres après la création d’Israël en 1948. Avec 1,3 million de personnes, la communauté arabe représente 20% de la population israélienne.

«Ici c’est ma terre. Je ne suis pas un colon, moi», dit aujourd’hui la citoyenne israélienne qui ne recule devant rien pour défendre les droits et le combat des Palestiniens.
 
Provocations et sanctions
En 2010, elle est arrêtée à bord d’une flottille turque qui tentait de briser le blocus imposé par Israël à Gaza. Un nouvel épisode qui envenime les relations avec ses collègues de la Knesset. Ces derniers l'accusent de trahison et demandent qu'elle perde son siège et même sa nationalité israélienne. Mais Hanin Zoabi sera uniquement privée pendant un moment de ses privilèges parlementaires.

Les sanctions et les menaces dont elle fait l'objet ne la dissuadent pas. Bien au contraire, Hanin Zoabi persiste et proteste avec véhémence au risque de déraper.
Elle est d’ailleurs suspendue pour six mois en 2014 par la commission éthique de la Knesset pour avoir défendu les auteurs de l’enlèvement (avant leur meurtre) de trois adolescents Israéliens, «des ravisseurs vivant sous occupation» et «contraints d’utiliser ces moyens», selon elle.

Le combat au cœur des institutions
La députée est entrée en politique à 27 ans en militant au parti nationaliste arabe Balad, après une formation en philosophie et un diplôme en journalisme. Bien aguerrie au jeu de la démocratie, elle se présente cette année sur une liste arabe commune qui réunit pour la première fois tous les partis arabes d'Israël.

«Je voudrais représenter mon peuple devant l'Etat, et pas l'Etat auprès de mon peuple», précise la citoyenne israélienne qui se bat pour exprimer son identité palestinienne.
Un combat démocratique qui dérange ses détracteurs.

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