Guerre des Six-Jours: la colonisation israélienne en Cisjordanie a 50 ans
A la suite de la Guerre des Six-Jours (5-10 juin 1967), au cours de laquelle l’armée israélienne défait la coalition arabe, Israël agrandit son territoire en occupant la bande de Gaza, le Sinaï, le Golan et la Cisjordanie (dont Jérusalem-Est et notamment la vieille ville). Après la guerre, la résolution 242 de l’ONU du 22 novembre 1967 exige le retrait des territoires occupés.
Il y a 50 ans éclatait le conflit éclair israélo-arabe. Récit #AFP du premier des "Six Jours" https://t.co/Wgy4mweGzM pic.twitter.com/YTA94zWki4
— Christophe Schmidt (@cschmidtafp) May 31, 2017
1967
Dès le début de l’occupation, la question de l’avenir de la Cisjordanie se pose pour le pouvoir israélien. Ainsi que celle d’éventuelles colonies. Les travaillistes au pouvoir n'envisagent, alors, la colonisation que sous l’angle de la sécurité du pays. C’est le plan Allon (nom du général qui a mis en pratique cette théorie) qui prévoit des colonies le long du Jourdain (ressource en eau et frontière avec la Jordanie). Mais très vite, les nationalistes religieux font pression et obtiennent la création en 1968 de la colonie de Kiryat Arba (à l'est de Jérusalem) alors que celle de Kfar Etzion s'installe dès 1967.
1973
Après la guerre de 1973 (contre l’Egypte et la Syrie), la colonisation se développe, les travaillistes acceptant l’implantation dans les zones peuplées. La droite religieuse devient plus puissante. Elle est symbolisé par le Goush Emounim (Bloc de la foi), créé en 1974. Ce mouvement incite les Israéliens à venir s’installer en Cisjordanie, par devoir religieux. Le gouvernement, sous la pression de ces groupes, entérine la création de colonies. «Ainsi, le Goush Emounim établit une première implantation à Ofra, au nord de Ramallah en mai 1975, puis une seconde à Kfar Kaddoum, près de Naplouse en novembre 1975 », note le site Les clés du Moyen-Orient.
1977
La droite arrive au pouvoir en 1977. On évoque de plus en plus l’idée d’un «grand Israël» et les colonies de peuplement se développent encore plus. Il existe alors 31 colonies qui comptent 4.400 habitants en dehors de Jérusalem-Est. En 1980, Israël annexe unilatéralement la partie Est de Jérusalem et la ville devient la «capitale une et indivisible» du pays. Décision condamnée par l'ONU et non reconnue internationalement.
La montée en puissance de la résistance palestinienne et le début de l’Intifada finissent par déboucher sur les accords d’Oslo en 1993 qui reconnaissent l’Autorité palestinienne sur la Cisjordanie. Les accords débouchent sur sa division en trois zones.
-La zone A (3% du territoire, 20% de la population cisjordanienne) comprend les principales villes palestiniennes, devant être évacuées par l’armée israélienne et passer sous le contrôle de l’Autorité palestinienne. Hébron fait l’objet d’un accord spécial qui prévoit le maintien partiel des Israéliens.
2000
Le nombre des colons en Cisjordanie est passé de 112.000 en 1992 à 150.000 en 1995, auxquels il faut ajouter les 170.000 de Jérusalem-Est. En mai 1999, ce sont 180.000 colons qui résident dans les 123 implantations de Gaza et de Cisjordanie. Les négociations de Camp David, en juillet 2000, (ou Taba) tentent de définir de nouvelles frontières entre la Cisjordanie et Israël avec l’idée d’échanges de territoires (voir les cartes dans le tweet ci-dessous). Mais il n’y a pas d’accord, notamment à cause de l'absence d'entente sur le futur statut de Jérusalem. La deuxième intifada éclate cette même année et marque l'arrivée au pouvoir de Sharon en 2001. Ce dernier décide du retrait unilatéral des Israéliens de la bande de Gaza, effectif en 2005.
Parámetros Clinton (2000), Taba (2001), Ginebra (2003) y Olmert (2008) consideran Ramat Shlomó futura parte israelí. pic.twitter.com/LUrgaPulfo
— דוד יאבו (@DavidYabo) November 3, 2014
2010
Un rapport de B'Tselem (organisation israélienne de défense des droits de l'Homme), s'appuyant sur des sources gouvernementales, affirme que le nombre de colons approche le demi-million. Ces derniers occupent 42% du territoire de la Cisjordanie dans 121 colonies, une centaine de colonies «sauvages» (outposts) et les 12 faubourgs annexés par la municipalité de Jérusalem.
2015
Sur le plan politique, la situation ne change guère. Le rythme des implantations varie en fonction des changements politiques et des pressions américaines (quand il y en a). Résultat, les négociations sont totalement bloquées, ce qui ne semble pas gêner outre mesure Israël qui profite d'un environnement international favorable.
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