Gaza : la tribune pour un cessez-le-feu considérée comme "un aveu d'impuissance" par un ancien responsable du département juridique de l'Unrwa

Johann Soufi, avocat et ancien responsable du département juridique de l'Agence des Nations unies pour les réfugiés Palestiniens à Gaza, estime que la tribune signée par la France, la Jordanie et l'Egypte, pour exiger un cessez-le feu immédiat à Gaza témoigne de l'impuissance de ces Etats.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Johann Soufi, le 22 février 2024 à Bruxelles. (DURSUN AYDEMIR / ANADOLU)

"On peut s'étonner de cet aveu d'impuissance que représente cette tribune", a réagi mardi 9 avril sur franceinfo, Johann Soufi, avocat spécialisé en droit pénal international et ancien responsable du département juridique de l'Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens à Gaza entre 2020 et 2023.

Lundi 8 avril, le président français Emmanuel Macron, son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, et le roi Abdallah de Jordanie ont appelé à un cessez-le-feu "immédiat" à Gaza, dans une tribune inédite publiée en France dans le journal Le Monde. Les dirigeants exigent également la libération de "tous les otages".

Tout n'est pas à jeter pour l'avocat puisque la tribune désigne "la guerre comme une impasse" mais Johann Soufi regrette la forme que prend le message : "Les présidents de trois Etats, dont une puissance nucléaire (pour la France) et la principale puissance militaire en Afrique (pour l'Egypte) sont si impuissants qu'ils en sont réduits à écrire une tribune dans un journal, comme pourrait le faire n'importe quel membre de la société civile", déplore-t-il.

Pour lui, les mots représentent peu face aux drames de la situation : "En décembre il y avait déjà 20 000 victimes, 30 000 fin février, le risque de génocide a été reconnu en janvier et on en est toujours à écrire des tribunes dans Le Monde", s'exclame t-il, militant pour des actions : "il faut mettre en œuvre le droit international, avec des sanctions économiques, diplomatiques, un embargo sur les armes", déplorant au passage, "l'inaction après la résolution du Conseil de sécurité appelant à un cessez-le-feu".

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