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AVANT/APRES. Un an après la guerre, la très lente reconstruction de Gaza

Du 8 juillet au 26 août 2014, l'opération militaire israélienne à Gaza a causé d'innombrables dégâts dans la ville palestinienne. Un an après, Gaza a encore beaucoup de mal à se reconstruire.

Article rédigé par Camille Adaoust
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une rue de Gaza détruite par des frappes israéliennes, le 15 août 2014 (à gauche) et le 6 juillet 2015 (à droite).  (MOHAMMED SALEM / REUTERS)

Par dizaines, des immeubles en ruines, des maisons détruites, et des gravats à perte de vue. Un an après, dans les rues de Gaza, le spectacle de désolation causé par l'opération israélienne "Bordure protectrice" à l'été 2014 est peu ou prou le même.

Journaliste de l’Agence France-Presse, Andrea Bernardi était à Gaza lorsque Tsahal y a mené son offensive militaire, faisant près de 1 500 victimes civiles côté palestinien selon l'ONU. Un an après, il raconte sur son blog que "rien a changé". "Les Gazaouis qui ont perdu leur toit sont toujours là, vivant dans des abris de fortune à côté des ruines de leur habitation. (...) Un après la guerre, la résignation a pris le dessus, même si certains espèrent encore que les Nations unies leur donneront l'argent qui leur permettra de reconstruire leur maison, ou même de quitter l'enclave."

Déplacez, à l'aide de votre souris, la barre qui se situe au centre de l'image pour constater le changement. Sur la partie gauche, des photos prises à l'été 2014. Sur la partie droite, des clichés pris il y a quelques jours.

(THOMAS COEX / AFP)

"12 580 habitations ont été entièrement détruites lors de l'opération Bordure protectrice, 6 463 habitations sont égalements devenues inhabitables à cause de l'importance des dégâts, énumère Jean-Patrick Perrin, chargé de plaidoyer humanitaire à Jérusalem pour l'ONG Oxfam, contacté par francetv info. A cela s'ajoute des dizaines de milliers de maisons partiellement ou faiblement endommagées."

Alors que les aides internationales tardent à arriver, le blocus de Gaza par Israël freine un peu plus l'avancée des travaux. "La reconstruction est extrêmement lente, insiste Jean-Patrick Perrin. Seule une infime quantité des matériaux nécessaires pour reconstruire Gaza (du ciment, des barres d'acier, des agrégats...) entre aujourd'hui dans le territoire palestinien."

(SAID KHATIB / AFP)

(SUHAIB SALEM / REUTERS)

Le mécanisme de reconstruction de Gaza (GRM), une opération de reconstruction mis en place conjointement par l'ONU, le gouvernement israélien et l'Autorité palestinienne, devrait en théorie permettre l'entrée des matériaux nécessaires aux travaux. "En pratique, le volume des matériaux qui entre à Gaza est infime comparé aux besoins", reprend l'humanitaire Jean-Patrick Perrin. En cause, "la lenteur du processus, et les contrôles faits au point de passage de Kerem Shalom, le seul qui permet actuellement l'entrée des matériaux et des biens de consommation à Gaza". "Même si le GRM fonctionnait à pleine capacité, il ne pourrait pas subvenir aux besoins actuel à Gaza", assure Jean-Patrick Perrin. 

Résultat, un an après la fin de guerre des cinquante jours, "aucune des maisons entièrement détruites n'a vu ses travaux débuter".

(MAHMUD HAMS / AFP)

(MOHAMED SALEM / REUTERS)

(SAID KHATIB / AFP)

Au milieu des ruines, les conditions de vie restent difficiles. Selon l'ONG Oxfam, 100 000 personnes sont toujours sans abris. "L'éléctricité n'est disponible que six heures par jour, raconte Jean-Patrick Perrin. Si la reconstruction n'est pas plus rapide, que le blocus n'est pas levé, et qu'une véritable relance économique de Gaza ne s'opère pas, cette situation ne s'améliorera pas."

(SAID KHATIB / AFP)

(SAID KHATIB / AFP)

(MAHMUD HAMS / AFP)

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