Otages : inquiétude pour Rodriguez et Lazarevic enlevés au Mali
Serge Lazarevic a 63 ans. Il a été enlevé le 24 novembre 2011, il y a deux ans et demi, dans le nord du Mali. Les ravisseurs sont venus le chercher dans son hôtel, ils ont aussi pris en otage son compagnon de voyage Philippe Verdon, dont le corps a été retrouvé en juillet dernier. Les deux hommes étaient sur place pour faire des affaires. C'est Aqmi, Al-Qaida au Maghreb islamique qui a revendiqué l'enlèvement.
Le second, Gilberto Rodriguez Leal est un retraité de 61 ans. Originaire de Lozère, il s'est fait enlever il y a un an et demi, le 20 novembre 2012, également au Mali. Il circulait en camping-car au moment où il s'est fait prendre en otage par des hommes du Mujao, le Mouvement pour l'uniticité et le djihad en Afrique de l'Ouest.
Y a-t-il des preuves de vie des otages ?
Pour Serge Lazarevic, il n'y a eu presque aucune preuve de vie, ce qui inquiète la famille. "Diane Lazarevitch, la fille de l'otage, a eu des nouvelles de son père grâce aux ex-otages d'Arlit, puisqu'ils ont vu Serge Lazarevic avant d'être libérés eux même. Ça fait déjà presque six mois" , souligne Patricia Philipert de l'association "Otages du monde".
Concernant Gilberto Rodriguez Leal, pas de preuves de vie non plus. Ses frères ont indiqué que les dernières nouvelles remontaient à il y a un an. "Vous imaginez ce qu'on ressent, un an sans avoir de nouvelles de votre frère" , raconte l'un d'entre eux. "La dernière et seule preuve de vie remonte quasiment au début, déplore Patricia Philibert , le Mujao l'a envoyée à la France début 2013" . A cette inquiétude, viennent s'ajouter les déclarations du ministre des Affaires étrangères. Laurent Fabius a dit hier qu'il était très "inquiet" du sort de l'otage.
Pourquoi des rumeurs circulent-elles sur le passé des otages ?
Serge Lazarevic est présenté comme un géologue, mais certains le disent agent secret, même chose pour Gilberto Rodriguez Leal qui était parti à l'aventure avec son camping-car. "Les rumeurs se répandent, tout ça dans la plupart du temps sans aucun fondement" , regrette Jean-Dominique Merchet, journaliste spécialisé dans les questions militaires. Nous sommes dans un pays relativement transparent malgré tout, si ces deux personnes travaillaient pour la DGSE, on le saurait. En l'occurrence, ce n'est pas le cas, c'est plutôt un profil d'aventurier qui prennent des risques considérables."
En attendant d'obtenir des preuves de vie des deux derniers otages français, un rassemblement de soutien est organisé dimanche 27 avril au Mont Ventoux, dans le Vaucluse.
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