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L'Otan parle d'une même voix sur l'Afghanistan

Malgré la volonté de François Hollande de retirer prématurément les troupes françaises du pays, les dirigeants de l'Alliance atlantique, réunis à Chicago, ont maintenu leur calendrier, lundi.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Otan, réunis à Chicago (Etats-Unis), ont posé le 20 mai 2012 pour la photo de famille. (MANDEL NGAN / AFP)

La question du retrait français d'Afghanistan aurait pu nuire aux toutes jeunes relations entre François Hollande et Barack Obama. Finalement, le sommet de l'Otan s'est achevé lundi 21 mai dans une ambiance de consensus.

•  Le calendrier est maintenu

La décision française de retirer ses troupes d'Afghanistan avant la fin 2012, soit deux ans avant l'échéance fixée par ses partenaires de l'Otan, aurait pu causer "un malentendu entre la France et ses alliés", a reconnu François Hollande. "Ça n'a pas été le cas. Nous avons veillé à ce que la position de la France soit pleinement respectée et appliquée et, en même temps, j'ai veillé à ce que nos alliés [en] comprennent bien le sens", a déclaré le président français.

En confirmant les engagements de la France en matière de formation des policiers et militaires afghans après 2014, le nouveau chef de l'Etat a fait passer la pilule. En dépit du retrait annoncé des forces de combat de plusieurs pays dont la France, l'Otan a maintenu son calendrier, établi en 2010. "D'ici à la mi-2013 (...), les forces de sécurité afghanes seront responsables au premier chef de la sécurité dans tout le pays", a annoncé lundi l'Alliance atlantique dans sa déclaration finale.

"Cette étape franchie, le rôle de la force internationale évoluera de plus en plus d'une mission principalement axée sur le combat vers une mission de formation, de conseil et d'assistance" jusqu'à la fin 2014, affirme l'Otan. L'Alliance ajoute que les contingents internationaux seront désengagés "graduellement et de manière responsable".

• Des avancées sur l'après-2014

Entre la mi-2013 et la fin 2014, les troupes de l'Otan resteront dans le pays et seront "à même de garantir que les Afghans bénéficient du soutien dont ils ont besoin pour s'adapter à leurs nouvelles responsabilités, plus importantes", a indiqué l'Alliance.

"La mission de combat dirigée par l'Otan prendra fin" à la fin 2014, mais l'Alliance atlantique continuera d'apporter "un solide soutien politique et pratique à long terme" au gouvernement afghan, ajoute l'Otan, qui se dit "prêt à travailler à l'établissement, à la demande du gouvernement de la République islamique d'Afghanistan, d'une nouvelle mission pour l'après-2014".

Cette éventuelle mission de formation et de conseil des forces afghanes "ne sera pas une mission de combat", précise la déclaration.

• La réouverture des routes pakistanaises en question

Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Otan ont par ailleurs appelé le Pakistan à rouvrir les routes de ravitaillement pour les convois de l'alliance militaire en Afghanistan "dès que possible".

La question de la réouverture des routes pakistanaises aux convois de l'Otan, stratégique pour le désengagement graduel de l'Alliance atlantique d'Afghanistan, est dans l'impasse en raison du coût du péage exigé par le Pakistan (5 000 dollars par conteneur), jugé "inacceptable" par les Etats-Unis. Le Pakistan interdit le passage des convois routiers de l'Otan sur son territoire depuis six mois en représailles après la mort de 24 de ses soldats tués par erreur dans des frappes aériennes américaines. En marge du sommet de Chicago, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a rencontré dimanche le président pakistanais, Asif Ali Zardari, pour tenter de trouver une solution.

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