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Nucléaire iranien : un accord historique conclu à Vienne

Les grandes puissances mondiales et l'Iran ont enfin trouvé mardi matin un accord sur le programme nucléaire de Téhéran. Le texte doit limiter le nucléaire iranien pendant au moins dix ans en échange de la levée des sanctions économiques et financières. L'Iran a notamment accepté un "accès" limité à des sites militaires.
Article rédigé par franceinfo
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  (Javad Zarif, le ministre iranien des Affaires étrangères, brandit un texte au balcon du palais Coburg, à Vienne © Maxppp)

"L'accord est conclu ". C'est par cette phrase historique qu'une source diplomatique a annoncé mardi peu après 8 heures du matin la signature tant attendue de l'accord sur le nucléaire iranien. L'épilogue du marathon de 17 jours de négociations à Vienne et plus largement de 21 mois de discussions entre l'Iran et les pays du groupe P5+1 (Etats-Unis, Allemagne, France, Grande-Bretagne, Russie et Chine).

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Le texte doit garantir que le programme nucléaire iranien ne puisse pas avoir de debouchés militaires. Dans cette optique, Téhéran a accepté de réduire, pendant 10 ans, ses capacités nucléaires (centrifugeuses, stock d'uranium enrichi) et à autoriser un accès limité à des sites militaires dans le pays, ce que demandaient les puissances occidentales. En échange, les sanctions économiques et financières américaines et européennes seront levées, probablement à partir du début de l'année 2016. Mais elles pourraient être rétablies rapidement si l'Iran violait l'accord. L'embargo sur les armes est maintenu pendant cinq ans, mais Téhéran pourra importer ou exporter des armes avec l'aval de l'ONU.

"L'Iran  ne cherchera jamais à avoir l'arme nucléaire "

C'est un accord "fondé sur les vérifications, pas la confiance " a assuré le président américain Barack Obama dont le discours, chose rarissime, a été retransmis en direct à la télévision iranienne. "L'Iran n'est plus sur le chemin de la bombe atomique " s'est-il félicité. Mais ce n'est pas l'avis du président républicain de la Chambre des représentants américaine : "cet accord va probablement lancer une course aux armes nucléaires dans le monde ", a estimé John Boehner.

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Après Barack Obama, c'est le président iranien Hassan Rohani qui s'est exprimé à la télévision, avec une réponse claire : "L'Iran ne cherchera jamais à avoir l'arme nucléaire ". Une déclaration forte alors que, juste avant, le secrétaire d'Etat américain John Kerry avait expliqué qu'une fois les installations iraniennes réduites, il faudrait un an à Téhéran pour fabriquer une bombe, contre trois mois aujourd'hui.

"Un moment historique "

A Vienne, tous les acteurs des pourparlers se sont félicités de l'aboutissement des négociations. L'accord est "suffisamment robuste pour une période de plus de dix ans " a assuré le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui dit envisager de se rendre prochainement à Téhéran.

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C'est un moment historique, un nouveau chapitre d'espoir pour le monde entier ", a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères Javad Zarif.  Le président russe Vladimir Poutine a également salué cet accord, estimant que le monde pouvait désormais pousser "un grand soupir de soulagement ". "Cet accord ouvre un nouveau chapitre dans les relations internationales " a pour sa part dit Federica Mogherini, la chef de la diplomatie européenne.

Federica Mogherini, la cheffe de la diplomatie européenne, voit dans cet accord la possibilité de normaliser, à terme, les relations internationales de l'Iran.
Réaction, sans surprise, opposée du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu : "Cest une erreur grave aux conséquences d'ampleur historique. C'est le jackpot pour l'Iran, une manne de centaines de milliards de dollars qui vont lui permettre de continuer à agresser (...) le monde ". "Israël n'est pas lié à cet accord avec l'Iran car l'Iran continue à vouloir notre destruction. Nous saurons toujours nous défendre ", a ajouté le Prmeier ministre israélien. Barack Obama va appeler le Premier ministre isaélien, a annoncé un responsable américain. 

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Le président américiain devrait aussi échanger avec le roi Salmane d'Arabie saoudite, qui, comme les autres monarques sunnites du Golfe, voit d'un mauvais oeil un accord avec l'Iran, puissance chiite de la région. L'accord sur le nucléaire iranien peut être l'"occasion d'ouvrir une nouvelle page dans les relations entre les pays de la région du Golfe ", a déclaré de son côté un responsable des Emirats arabes unis.

Espoir du peuple iranien

Les autorités iraniennes se préparent à des scènes de liesse dans les rues du pays. Les Iraniens espèrent en effet que la levée des sanctions économiques permettra une amélioration de leurs conditions de vie. C'est le cas de Kaveh Azemi, photojournaliste à Téhéran : "le peuple iranien souffre de ces sanctions, je suis né avec ce conflit. Alors j'espère que maintenant les choses vont s'améliorer. On va faire la fête dans les rues de Téhéran". Après un accord intérimaire en novembre 2013, la levée partielle des sanctions avait permis au pays de retrouver une croissance de 3% l'an dernier après deux ans de récession.

Le témoignage d'un photojournaliste iranien
 

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