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Nord-Mali : destruction des derniers mausolées de Tombouctou par des islamistes

Les islamistes armés qui occupent le nord du Mali ont frappé à nouveau. Ils sont en train de détruire les derniers mausolées de Tombouctou encore debout, après une première vague de destruction cet été.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Foad Kahrobaee Maxppp)

Toubouctou, dans le nord-ouest du Mali, est une ville historique. Surnommée la "ville aux 333 saints ", elle abrite de nombreux mausolées de saints musulmans vénérés par la population. Ou abritait. Ce dimanche, les islamistes qui occupent Tombouctou et le Nord-Mali ont attaqué à coups de pioche les derniers mausolées épargnés jusque là, au nom de dieu.

"Il ne va pas rester un seul mausolée à Tombouctou, Allah n'aime pas ça, nous sommes en train de casser tous les mausolées cachés dans les quartiers ", voilà les mots d'Abou Dardar, responsable d'Ansar Dine (Défenseurs de l'islam), l'un des groupes islamistes armés qui occupe Tombouctou.

Le second, Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), justifie ces destructions en affirmant que tout ce qui ne relève pas de l'islam, "n'est pas bien, l'homme doit vénérer seulement Allah ", selon l'un de ses membres.

Récidive

Selon un habitant de la villle historique de Tombouctou, "les islamistes sont en train de briser tous les mausolées des quartiers avec des pioches ". Un autre témoin affirme avoir "vu  les islamistes descendre d'une voiture près de la grande mosquée de Tombouctou. Derrière une maison, ils ont cassé un mausolée en criant Allah est grand, Allah est grand ". Hormis les cimetières et les mosquées, plusieurs ruelles et des habitations privées de la ville abritent également des mausolées, vénérés par la population.

En juillet et en octobre, les islamistes d'Ansar Dine et d'Aqmi, qui considèrent la vénération des saints (musulmans) comme "de l'idolâtrie ", avaient suscité l'émoi de la planète en détruisant des mausolées en terre dans l'enceinte de la plus grande mosquée de la ville, classée patrimoine mondial en péril par l'Unesco.

A la veille d'une réunion internationale à Bamako, ils avaient récidivé. Les nations réunies devaient alors débattre de l'envoi d'une force armée au Mali afin de chasser les islamistes du Nord qu'ils occupent totalement depuis six mois avec un autre groupe, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao).

Ces destructions sont commises trois jours après l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution autorisant le déploiement, par étapes et sous condition, d'une force internationale pour reconquérir le nord du Mali, au mieux à partir de septembre 2013.

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