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Non-lieu de la cour d'appel de Paris : l'enquête sur Tchernobyl en France est close

La cour d'appel de Paris ordonne un non-lieu dans l'enquête sur les retombées de la catastrophe de Tchernobyl en France. Selon elle, aucun lien n'est établi entre le nuage issu de Tchernobyl qui a survolé la France en 1986 et les affections constatées. L'enquête ouverte en 2001 est donc bouclée. L'association qui regroupe les victimes va se pourvoir en cassation.
Article rédigé par Clara Beaudoux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © AFP / Sergei Supinsky)

La cour d'appel de Paris a donc suivi le parquet général. Pour eux, aucun lien ne peut être établi entre le nuage issu de Tchernobyl en 1986 et les affections constatées en France.

"Un mensonge d'État"

Réaction ce matin sur France Info : "c'est un mensonge d'État", déclare Michèle Rivasi, députée européenne Europe Écologie-Les Verts, et fondatrice de la CRIIRAD (Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité). " Je n'aurais jamais créé la Criirad si en tant que scientifique je n'avais pas vu qu'il y avait eu des retombées. Notamment que des gens avaient consommé des aliments contenant de l'iode radioactif et du césium, bien au delà des normes fixées", ajoute-t-elle.
_ Michèle Rivasi cite notamment un récent rapport d'experts, qui établit qu'une augmentation importante de troubles de la thyroïde a été observée en Corse à cette période. "Si il n'y a pas de justice pour toutes ces victimes, ça veut dire que nous ne sommes plus en démocratie dans le cadre du nucléaire ".

Une seule personne était mise en examen dans ce dossier, le Professeur Pierre Pellerin, pour "tromperie aggravée". Mais le ministère public estime qu'aucun élément du dossier ne prouve que l'ancien patron du Service central de protection contre les rayons ionisants (SCPRI) a trompé de façon délibérée les consommateurs, en minimisant les risques de santé publique, après le passage du nuage radioactif. Il bénéficie donc de ce non-lieu.

"Un goût amer"

L'association qui regroupe les victimes prévoit de se pourvoir en cassation.
_ "C'est une décision qui va laisser un goût amer du point de vue des
victimes. Elle va également laisser un goût amer chez tous ceux qui, dans la société civile, ont attaché un intérêt à l'impact que peut avoir un nuage
radioactif survolant un pays après une catastrophe nucléaire", déclare Bernard Fau, l'avocat des parties civiles.

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