Nigeria : le président appelle les Etats-Unis à l'aide
Mobilisation tous azimuts pour sauver les lycéennes enlevées par Boko Haram, cette secte qui revendique la création d'un Etat islamique dans le nord du Nigeria - Boko Haram n'avait pas encore revendiqué l'enlèvement, c'est chose faite depuis aujourd'hui. Les lycéennes seront traitées "en esclaves", "vendues" et "mariées" de force, dit le chef du groupe islamiste dans une vidéo.
Le président du Nigeria appelle même à l'aide les pays voisins... et les Etats-Unis. "Nous parlons à des pays dont nous espérons une aide (...) Les Etats-Unis sont numéro un. J'ai déjà parlé deux fois avec le président Obama" , a expliqué Goodluck Jonathan à la télévision publique. Les Etats-Unis sont donc appelés à l'aide, mais aussi la France, le Royaume-Uni et la Chine ; et les pays voisins, Cameroun, Tchad, Niger et Bénin.
C'est en tout cas la réponse avancée par le président nigérian, face à la mobilisation de la société civile, qui prend de l'ampleur : des manifestations se sont déroulées au Nigeria, mais aussi à New York, où des dizaines de Nigérians ont exigé que des actions plus conséquentes soient entreprises. "Nous promettons que les jeunes filles, où qu'elles se trouvent, seront sûrement libérées" , a-t-il précisé. "C'est un moment d'épreuve pour notre pays (...) c'est douloureux."
Pour la première fois, Goodluck Jonathan a réuni, dimanche, les chefs des services de sécurité et militaires, ainsi que le gouverneur, le chef de la police de l'Etat de Borno, et le responsable des enseignants de l'école où les jeunes filles ont été enlevées.
Les Etats-Unis ont répondu, par la voix de leur secrétaire d'Etat, John Kerry , qu'ils feraient "tout ce qui est possible" pour aider le Nigeria. Sans autre précision pour le moment.
Echappées des griffes de Boko Haram
Car l'enlèvement des 223 lycéennes par Boko Haram a frappé les esprits. Il s'agit de l'attaque la plus choquante, depuis l'existence de ce mouvement qui a déjà fait plus de 1.500 morts depuis le début de l'année.
C'est dans ce contexte qu'un journal nigérian, le Sunday Punch , a publié l'interview de deux lycéennes qui ont réussi à échapper à leurs ravisseurs. "Ils sont entrés dans notre école et nous ont fait croire qu'ils étaient des soldats" , raconte Thabita Walse. "Ils portaient des uniformes. Quand nous avons découvert la vérité, il était trop tard."
Et Amina Sawok d'enchaîner : "Ils criaient, ils étaient grossiers, c'est pourquoi nous avons compris que s'étaient des insurgés. Puis ils se sont mis à tirer et ont mis le feu à notre école" .
Comment se sont-elles échappées ? "Notre véhicule a eu un problème, ils ont dû s'arrêter. J'en ai profité pour courir" , poursuit Thabita Walse.
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