Nicolas Maduro, un modéré pour succéder au "comandante" Chavez
Ce qu'en disait Chavez
D'après l'ancien président vénézuélien, Nicolas Maduro est "un révolutionnaire à part entière " ainsi qu'"un homme plein d'expérience malgré sa jeunesse". "C'est l'un des jeunes dirigeants ayant les meilleurs capacités " pour diriger le pays "avec sa main ferme, avec sa vision, avec son cœur d'homme du peuple, avec son talent avec les gens, avec la reconnaissance internationale qu'il s'est acquise ".
Son parcours
Son épaisse moustache et sa carrure d'ancien joueur amateur de
baseball ne sont pas inconnues des Vénézuéliens. Malgré ses 50 ans, Nicolas
Maduro a une déjà longue carrière politique.
Avant d'être nommé vice-président en
octobre dernier, il a passé six ans au ministère des Affaires étrangères. Un
record de longévité pour le plus jeune ministre à ce poste de l'histoire de la Ve république. Il s'est notamment opposé au coup d'Etat au Honduras et à
l'intervention internationale en Libye. Nicolas Maduro a aussi effectué un passage à la présidence
de l'Assemblée nationale. Son
premier mandat de député date de l'année suivante.
De sa vie antérieure, on sait qu'il a été chauffeur de bus à
Caracas où il a grandi. Très vite syndiqué, il part en formation pendant une
année à Cuba. Peu de temps après son retour, il devient le leader syndical du
métro de la capitale vénézuélienne.
Sa relation avec Chavez
Les deux hommes se connaissaient depuis une vingtaine d'années. Il faisait déjà partie de ses proches lors du coup d'Etat raté d'Hugo Chavez en février 1992. Ils lancent ensemble le Mouvement pour la Ve République, prélude de la formation qui mènera Chavez à la tête de l'Etat. Avant cela, il est l'un des principaux conseillers du leader socialiste lors de sa première campagne présidentielle en 1998.
Les larmes aux yeux, c'est lui qui a annoncé mardi soir, en direct à la télévision, la mort d'Hugo Chavez.
Son style
On est loin de l'emphase et des talents oratoires d'Hugo
Chavez. Nicolas Maduro est plus discret mais très influent, au point d'être
parfois appelé "l'ombre du comandante ". Politiquement, il représente
l'aile modérée du parti socialiste vénézuélien.
D'après le journal vénézuélien
Ultimas Noticias, il a tout de même traité "de petit fonctionnaire "
le sous-secrétaire d'Etat américain John Negroponte. Mais, sur le fond,
d'autres diplomates expliquent qu'il est le seul, dans l'entourage de Chavez,
avec qui l'on peut parler et négocier sereinement.
Sur la scène vénézuélienne, il s'est montré de plus en plus ferme depuis le départ d'Hugo Chavez. Il a notamment durci le ton à l'égard de l'opposition. Son principal avdersaire, le gouverneur Henrique Capriles, le qualifie de "prince de la bourgeoisie parasite ".
Sa vie privée
Il reste très discret sur sa vie privée. Il a eu un enfant
d'un premier mariage avant de s'unir avec l'avocate générale Cilia Flores. C'est
elle qui a défendu Hugo Chavez après son arrestation lors du coup d'Etat raté
de février 1992.
Selon Courrier
international, ils seraient des admirateurs de Sai Baba. Le gourou indien,
décédé l'an dernier, avait pour mantra : "Aimer tout le monde ; servir tout
le monde ; aider toujours ; ne jamais blesser ". C'est presque un slogan de campagne présidentielle.
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