Municipale à New York : le démocrate de Blasio dans un fauteuil ?
Un raz-de-marée démocrate dans la plus grande ville américaine, vraiment ? C'est en tout cas ce que prédisent tous les sondages : la victoire écrasante de Bill de Blasio aux élections municipales de New York, ce mardi.
"Progressiste et fier de l'être" , comme il se définit, Bill de Blasio a fait toute sa campagne en se présentant comme l'avocat des laissés-pour-compte de la reprise économique. Cet Italo-américain a mis largement en avant sa femme, Afro-américaine, et ses deux enfants, métis. Pour dénoncer, jour après jour, les inégalités d'une ville qui compte le plus de milliardaires au monde, mais 21% de la population sous le seuil de pauvreté...
Lors d'un de ses derniers meetings, samedi à Manhattan, il a rappelé ses principaux engagements : des impôts plus lourds pour les plus riches, ce qui financera l'école maternelle pour tous à quatre ans et des programmes péri-scolaires au collège, la construction de 200.000 logements sociaux, et le maintien des hôpitaux de quartier. Sans oublier de redire qu'il était pour le droit à l'avortement, aux jours de congé pour enfant malade, aux salaires égaux entre hommes et femmes...
Médiateur élu de New York depuis 2010, ancien conseiller municipal pour Brooklyn (2002-2009), ancien manager de campagne d'Hillary Clinton quand elle s'est présentée au Sénat en 2000, Bill de Blasio, géant d'1m95; vit dans une maison sans prétention de Brooklyn. Tout l'opposé du maire sortant, Michael Bloomberg, milliardaire froid et intransigeant, hyper-discipliné, qui n'a pas pris un jour de congé en douze ans.
Basculement démocrate
Les démocrates semblent enfin tenir leur revanche. Ils n'ont plus présidé aux destinées de New York depuis 1989, année de l'arrivée de David Dinkins. Cette fois, les derniers sondages donnent 65% d'intentions de vote à de Blasio, contre seulement 24% au répulicain Joe Lhota, l'ancien premier adjoint de Giulani.
Pourquoi ? Sans doute par lassitude... Après douze ans d'un Bloomberg, qui a profondément changé la ville - la criminalité a diminué de moitié, de nombreux espaces verts ont été aménagés, l'espérance de vie a augmenté de deux ans et demi -, deux tiers des New-Yorkais aspirent au changement.
La seule véritable inconnue sera la participation. New York vote traditionnellement assez peu pour ses municipales.
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