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Plus d'un million de signatures pour sauver le jeune Saoudien Ali al-Nimr

Ali al-Nimr, jeune Saoudien de 20 ans risque à tout moment d’être décapité et crucifié. Il a été condamné à mort pour avoir participé à des manifestations contre le gouvernement en 2012, alors qu’il n’avait que 17 ans. Son sort suscite l’indignation internationale. Plusieurs pétitions ont été lancées pour le sauver. Pour l'heure, le gouvernement saoudien reste silencieux sur cette affaire.
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Ali al-Nimr avant son arrestation en 2012. (AFP/HO / reprieve.org )

 
Sa vie est entre les mains du roi Salmane. S’il ne signe pas l’ordre d’exécution, le jeune Ali al-Nimr sera sauvé. En attendant, le jeune homme est dans le couloir de la mort. Son père qui l’a vu pour la dernière fois en prison vendredi 25 septembre a affirmé dans une interview à Géopolis qu’il gardait l’espoir. Il a exhorté le roi à libérer son fils.
 
Un million de signatures en 24 heures 
Si en Arabie Saoudite le silence est total, le sort d’Ali al-Nimr suscite une forte mobilisation sur les réseaux sociaux. Plusieurs organisations internationales ont lancé des campagnes pour sauver le jeune condamné à mort. La pétition mise en ligne lundi 28 septembre par le mouvement Avaaz a recueilli plus d'un million de signatures en moins de 24 heures. L’appel lancé aux dirigeants des pays alliés de Ryad a été partagé plus de 200.000 sur Facebook. «Les citoyens ont décidé d'agir parce que nous savons que les gouvernements peuvent arrêter l'éxecution s'ils exercent une pression diplomatique», affirme à Géopolis, Spyro Limneos du mouvement Avaaz. 

Capture d'écran du site d'Avaaz

Silence de Riyad 
L’organisation de défense des droits de l’Homme Amnesty International a choisi pour sa part d’interpeller le roi Salmane Ben Abdel Aziz. Dans sa pétition, l’ONG insiste sur le fait que le jeune Saoudien a été condamné à mort sur la base d’aveux obtenus sous la torture. Elle rappelle aussi que l’Arabie Saoudite est signataire de la Convention internationale des droits de l’enfant qui interdit la peine de mort pour des crimes commis par des mineurs.

Mais là aussi, aucune réaction de la part du royaume. «Il est difficile de dire si les signatures que nous recueillons agissent sur les autorités saoudiennes. En même temps, celles-ci n'expliquent pas pourquoi le blogueur Raif Badawi n'est plus fouetté. On peut penser que c’est l'effet de la pression publique et c’est peut-être pour cela que le jeune Ali Mohammed al-Nimr n'a toujours pas été exécuté», précise Colette Lelièvre d’Amnesty Canada.

L’Arabie Saoudite qui préside actuellement un panel du conseil des droits de l’Homme à l’ONU a exécuté plus de 100 personnes depuis le début de l’année. C’est la première fois qu’un jeune, mineur au moment de son arrestation, est menacé de la peine de mort.

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