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Où en sont les pays arabes dans la guerre contre Daech ?

Plus d’un an après le lancement des premières frappes de la coalition internationale contre l’organisation Etat islamique, en Irak et en Syrie, les pays arabes sont plutôt absents de l’opération militaire. En cause, leur engagement sur un autre terrain, le Yémen. Aujourd'hui pourtant, les Emirats disent vouloir s'impliquer davantage contre Daech.
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un avion de chasse français Rafale avant des frappes contre Daech en novembre 2015. (AFP/ Anne-Christine Poujoulat )

Trois petits raids et puis s’en vont. Après un défilé aérien très médiatique fin 2014, l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis , la Jordanie et le Bahreïn ont arrêté leurs frappes contre les positions de Daech. Plus de dix pays arabes s’étaient pourtant engagés dans la coalition internationale censée détruire l’organisation Etat islamique.
 
Arabie Saoudite
Au départ, le pays sunnite le plus puissant du Proche-Orient joue un rôle majeur dans la guerre conduite par Washington contre l’organisation terroriste sunnite.
Ryad participe aux frappes aériennes, accepte d’entraîner sur son sol des forces rebelles opposées à Daech et s’engage à verser 500 millions de dollars pour les aides humanitaires en Irak.
Mais dès mars 2015, l’Arabie Saoudite se retire de la campagne et envoie ses avions de combats au Yémen voisin pour arrêter l’avancée des rebelles chiites soutenus par l’Iran.
 
Les Emirats arabes unis
Les Emirats arabes unis étaient les premiers à rejoindre la coalition internationale. Les images de la femme pilote en mission ont fait le tour du monde. Puis très vite, Abou Dhabi comme les autres pays du Golfe, rentre en guerre au Yémen. «Ils étaient tous occupés à faire autre chose, le Yémen était devenu leur priorité», explique au New York Times, le général américain Charles Q.Brown Jr qui dirige les opérations aériennes à partir du Qatar. Le dernier raid contre Daech remontre à mars 2015.

Pour autant, Abou Dhabi se dit prêt à participer à une force terrestre pour combattre le groupe Etat islamique. «Les pays de la région doivent supporter une part du fardeau. Et il n'y a pas lieu d'avoir une intervention étrangère comme celle des Américains pour libérer le Koweït», a précisé le ministre d'Etat émirati aux Affaires étrangères, Anwar Gargash, cité par l'agence officielle émiratie Wam.

La photo de la pilote Mariam al-Mansouri à bord d'un F16 prise en juin 2014 et communiquée par l'agence émirati Wam en septembre 2014. (AFP/Agence WAM)
 
La Jordanie
La Jordanie, autre pays arabe sunnite, s’était activement impliqué dans la campagne de frappes contre les djihadistes de l’Etat islamique. Un F16 jordanien s’était écrasé dans le nord-syrien fin décembre 2014 et le pilote Maaz al- Kassabeh avait été capturé puis brûlé vif par Daech. Après cet incident qui a provoqué des frappes de représailles, Amman a réduit sa participation avant d’arrêter ses raids en août 2015.

Les pays arabes qui ne sont plus actifs dans la guerre contre Daech restent des partenaires incontournables dans la lutte contre l’Etat islamique. Sur le plan militaire d’abord, puisque ces Etats mettent à disposition leurs bases aériennes et accueillent sur leurs sols plusieurs bases américaines et françaises.

La participation des pays musulmans sunnites contre une organisation terroriste, elle aussi sunnite, montre surtout que la guerre lancée contre Daech n’est pas celle de l’Occident au Moyen-Orient mais une guerre internationale contre le terrorisme.
 
 

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