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Les photographes au cœur des conflits

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Fin 2012, Géopolis publiait un diaporama intitulé «Les photographes au cœur des conflits».

Le 15 avril 2013, Javier Manzano, un pigiste de l'Agence France Presse a remporté un prix Pulitzer, dans la catégorie «Photographie Magazine ». Le cliché récompensé représentant deux rebelles syriens, en octobre 2012, fait partie d’un reportage intitulé «Siège d’Alep» qui avait eu le 3ème prix du World Press Photo dans la catégorie «reportages Spot News».

Aris Messinis, de l’Agence France Presse a remporté le Trophée Photo – Prix Nikon aux rencontres Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre 2012, le samedi 13 octobre, pour son reportage «La bataille de Syrte»*, réalisé en octobre 2011.


La photo la plus célèbre de ce travail est celle où l’on voit un homme jouant de la guitare au milieu des combattants du Conseil National de Transition (CNT) luttant contre les troupes de Kadhafi à Syrte. Cette photo illustre parfaitement le travail des photographes qui, comme ce musicien, oublient leur peur le temps d'un flash, pour que le monde ne reste pas aveugle aux troubles qui agitent le monde.

Mais comme pour tous les autres acteurs des medias qui couvrent les conflits, ces témoignages ne sont pas sans risque.

D’après l’ONG Press Emblem Campaign, qui dresse un état des lieux sur les violences commises à l’encontre des acteurs de l’information dans le monde, ce sont 115 professionnels qui ont été tués sur le terrain. Une hausse de 36% par rapport à 2011, qui s’explique par les conflits en Syrie et en Somalie.

Retour en quinze photos sur des photographes en action sur le terrain lors des grands conflits qui ont ensanglanté le monde ces vingt dernières années.

Les (*) dans les légendes renvoient aux reportages photos

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un correspondant d’Al-Jazeera vient d’être blessé à la jambe par un sniper au cours de violents combats dans le quartier Saif al-Dawla à Alep en Syrie, le 24 Août 2012.

Une dizaine de journalistes ont perdu la vie depuis le début de l’année dans ce conflit, dont deux Français tués à Homs Gilles Jacquier, grand reporter de France 2, et le photographe Rémy Ochlik. 

A bayeux, leurs noms gravés sur la stèle duMémorial des Reporters. (AFP PHOTO / James Lawler DUGGAN)
le photographe de guerre britannique descend d'un bâtiment en ruine à Misrata, aidé par des rebelles libyens, après que des coups de feu ont retenti à l'intérieur. La ville a été assiégée par les forces loyalistes de Kadhafi, le 20 avril 2011.

Peu de temps après, il sera tué avec son confrère américain Chris Hondros lors d’un bombardement sur la ville. 

Voir leur travail* (AFP PHOTO / PHIL MOORE)
journaliste au Wall Street Journal, est arrêté par des membres de la Garde nationale de Bahreïn, alors qu’il se rend place de la Perle, au centre de la capitale Manama, le mercredi 16 mars 2011. Il sera libéré après 3 heures de détention.

Lors d’un assaut sur la place par les forces de sécurité, trois personnes sont tués et plusieurs dizaines d’autres blessés.

Des manifestants campaient sur la place, symbole de la contestation contre la dynastie des Al Khalifa, depuis le 21 février pour réclamer des réformes. ( AFP PHOTO / JOSEPH EID )
aide des civils à Tripoli (Liban) à porter un officier de l'armée tué lors de heurts entre les forces militaires libanaises et le groupe palestinien Fatah al-Islam, proche d'Al Qaïda, le 20 mai 2007.

L’armée a lancé une attaque contre le camp de Nahr al Bared où s’étaient réfugiés des membres du groupe.

En 2007, le camp a été dévasté lors des combats avec l’armée. 400 personnes ont été tuées, dont 170 soldats. (AFP PHOTO/RAMZI HAIDAR)
un photographe palestinien de l'AFP, légèrement blessé aux jambes par des tirs de soldats israéliens, est transporté vers un hôpital de Deir Al-Balah, ville du centre de la bande de Gaza, le 5 mai 2004. Les militaires dispersaient des jeunes lanceurs de pierres.

Souheib Jadallah, de l'agence Reuters, a lui aussi été touché.

Les tirs se sont produits alors que les deux hommes prenaient les jeunes en photo. (AFP PHOTO/STR)
un photographe de Reuters, est blessé à la jambe par un tir apparemment palestinien, durant des affrontements entre soldats israéliens et palestiniens dans la ville de Naplouse en Cisjordanie, le 29 mai 2003.

Il est aidé par un autre photographe, Alaa Badarneh, de l’EPA (European Pressphoto Agency) et un jeune homme non identifié. (AFP PHOTO/JAAFAR ASHTIYEH)
photographe français et correspondant de TF1, vient d’être touché par un tir d’un garde-frontière israélien alors qu'il couvrait les affrontements entre les troupes israéliennes et palestiniennes près de Ramallah (Cisjordanie) le 15 mai 2001.

Il porte plainte mais faute de preuves, le dossier est très vite refermé par la justice israélienne.

Le journaliste Jacques-Marie Bourget est aussi blessé par un tir israélien en 2000. L’affaire s’est conclue en 2011 par un non-lieu. (AFP/JAMAL ARURI)
un photographe de l’agence AFP, entouré par des marines américains chargés de garantir la sécurité du bureau mobile du reporter, à Falloujah en Irak, le 24 avril 2004.

La ville, bastion du Bass, le parti de Saddam Hussein, est un refuge pour les résistants salafistes, alliés à l'époque aux baasistes.

Suite à la pendaison de quatre salariés de la société Blackwater , le 31 mars 2004, les États-Unis lancèrent l’opération Vigilant Resolve une offensive contre la ville. (AFP PHOTO by U.S Navy corpsman David Pantanilla)
«shootent» des marines américains se réfugiant dans une tranchée, suite à une attaque d’Irakiens près du palais présidentiel à Bagdad le 11 avril 2003.Deux jours après la chute de Bagdad, les forces américaines étaient confrontées à des poches de résistance. Autre part en Irak : voir le reportage de The battle of Dyala bridge* (mars/avril 2003) du photographe Gary Knight. (AFP PHOTO/ERIC FEFERBERG)
sont contrôlés par les marines près de l’hôtel Palestine à Bagdad, 10-4-2003.

48 h plus tôt, des tirs américains contre l’hôtel avaient tué les cameramen Taras Protsyuk et José Couso (télé espagnole).

En 2008, un ancien sergent, du renseignement américain, révèle que son gouvernement avaient classé l’hôtel commecible militaire.

En 2011, Wikileaks dévoile que les USA ont fait pression sur l’Espagne pour classer l'enquête. (AFP PHOTO / PATRICK BAZ)
photographe de l'AFP, posté au nord du Koweit, transmet des clichés à l’agence, le 22 mars 2003, deux jours après l’invasion de l'Irak par les Etats-Unis. 

A l’époque, le travail des photographes avaient posé de nombreuses interrogations. 



Irak 2010 : voir le reportage du Big picture * (AFP PHOTO )
la reporter canadienne du Toronto Star, grièvement blessée dans une attaque non identifiée entre Zurmat et Gardez dans la province de Paktia en Afghanistan, est transportée dans une voiture de l’AFP, le 4 mars 2002.

Avec deux de ses collègues, dont son mari Hadi Dadashian, elle couvrait les bombardements américains sur les positionsAl-Qaïda dans les montagnes d’Arma au sud de Gardez.

28 journalistes ont été tués dans le conflit en Afghanistan. (AFP PHOTO / JEWEL SAMAD)
photographe pour l’AFP est gravement blessé par un franc-tireur israélien, le 26 septembre 1996 pendant de violents affrontements entre Israéliens et Palestiniens à Ramallah en Cisjordanie.

Rapatrié en France, il a passé deux ans à l'hôpital militaire des Invalides. 

Il en a profité pour réunir les témoignages des anciens combattants des guerres françaises du XXe siècle, des «poilus» de 1914-18 aux casques bleus blessés dans l'ex-Yougoslavie. (AFP PHOTO JIM HOLLANDER/REUTERS)
correspondant de l'AFP, et des membres de la Force de l’ONU au Liban, chargés d’évacuer les habitants du village d'al-Mansouri près de Tyr, au Liban sud, lors d’un violent bombardement israélien, le 15 avril 1996. 

En 1996, le Liban sud subit des affrontements entre le Hezbollah, mouvement politique chiite libanais, et les Israéliens, qui occupent alors cette région. 

Pour y remédier et détruire les positions du Hezbollah, l’armée israélienne lancera une série de bombardements entre le 11 et le 27 avril. (AFP/RAMZI HAIDAR )
photographient l’arrivée des soldats américains à Port-au-Prince à Haïti, le 19 septembre 1994, dans le cadre de l'opération « Rétablir la démocratie », mise en place par Bill Clinton. 

Cette opération visait à rétablir au pouvoir Jean-Bertrand Aristide, élu en 1990, mais contraint de s’exiler aux États-Unis pendant trois ans à la suite d’un coup d’Etat en septembre 1991. (AFP / JAIME RAZURI)

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