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Le patrimoine de l'humanité, victime collatérale des conflits

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Les guerres tuent les humains mais elles effacent aussi leur histoire en détruisant leur patrimoine archéologique, culturel et spirituel.

L’emplacement des monuments, des mausolées et des musées font de ces lieux des cibles vulnérables pendant les combats. Ils sont aussi détruits pour des raisons idéologiques ou pillés par des bandes mafieuses à la recherche de trésors archéologiques monnayables. Mais dans tous les cas, ce sont des richesses ancestrales inestimables qui disparaissent.
 
Aujourd’hui, dans les pays en proie à de graves conflits comme l’Irak et la Syrie au Proche-Orient, le Mali ou la Libye en Afrique, de nombreux sites inscrits au Patrimoine mondial de l'Unesco sont désignés comme Patrimoine mondial en péril.
 
Un propos illustré par 16 photos.

En octobre 2012, une partie de la mosquée des Omeyyades brûle. En mars 2013, c’est au tour du minaret de la Mosquée, haut de 45 mètres, érigé à la fin du XIe siècle, d’être entièrement ravagé par des obus. Rebelles et forces du régime d'Assad s’accusent mutuellement de sa destruction.

	 

	  ( AFP PHOTO / Tauseef MUSTAFA)
Combats, bombardements et incendies ont eu raison des souks historiques du XIVe siècle de la vieille ville d’Alep, classés à l'Unesco en 1986.
 
 

  (REUTERS / George Ourfalian  )
Depuis février 2013, les combats entre l'armée syrienne et les groupes rebelles font rage dans la cité antique de Palmyre, située à 210 km au nord-est de Damas. Le site n’a pour l’instant subi que peu de dégâts. Mais beaucoup de tombes, sur les 500 répertoriées, ont été pillées.
 
 (AFP PHOTO / JOSEPH EID)
Les pierres des ruines d’al-Bara, une ancienne ville byzantine au nord-ouest de la Syrie, sont la proie de nombreux pilleurs.
 
 (Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Generic)
Le site archéologique hellénistique de Doura Europos, à l'extrême sud-est de la Syrie sur le moyen Euphrate, a subi, lui aussi, de nombreux pillages.
 


 
 
 
  (Creative Commons Attribution-Share Alike 2.5 Generic)
Les musées ne sont pas épargnés. Celui de Qala'at Ja'abar a ainsi été visité par les pilleurs. On y trouvait de nombreux objets récupérés lors des fouilles de la construction du barrage de Tabqa. Sur 38 musées que compte le pays, douze ont été endommagés.
 
 (Attribution-ShareAlike 3.0 Unported (CC BY-SA 3.0))
Dans la deuxième ville irakienne, le 24 juillet 2014, les djihadistes de l'Etat islamique détruisent la tombe du prophète Jonas, un lieu de pèlerinage musulman. Le sanctuaire du prophète Seth et plusieurs autres sites religieux de Mossoul ont également été attaqués par des membres de l’EI.
 
 (REUTERS/Stringer)
La mosquée al-Askari ou Mosquée d'Or est un lieu saint chiite en Irak. En 2006 et 2007, elle a  été la cible de deux attentats. La coupole d'or et les minarets ont été détruits. Après avoir été partiellement restaurée, la mosquée a rouvert ses portes en 2009.
 

  (AFP PHOTO/DIA HAMID)
Lors de l’invasion américaine en avril 2003, des hordes de pillards ont dévasté tous les musées de Bagdad. Le Musée national a été saccagé, des milliers d’objets ont disparu…
 

  (REUTERS / Gleb Garanich)
… la bibliothèque et les archives nationales de la capitale irakienne ont été incendiées. 60% des collections ont été détruites : la totalité des cartes, des photos et des livres rares.




  (REUTERS / Gleb Garanich)
Le 22 mars 2003, le musée de Tikrit (capitale de la province de Salah ad-Din) a été touché par un missile américain. D’autres musées comme celui de Mossoul ont été détruits par des bombardements réduisant en poussière des collections complètes d’œuvres.
 
 (REUTERS / Serwan Muhammed)
Le 25 août 2012, des extrémistes ont détruit à coups de pelleteuse le mausolée d'al-Chaab al-Dahmani à Tripoli et celui du cheikh Ahmed al-Zarrouk à Misrata, lieux sacrés soufis. Quelques mois plus tard, à Zliten (nord), c’est le mausolée Sidi Abdel Salam al-Asmar (théologien soufi) qui a subi le même sort.
 

 
  (REUTERS/Ismail Zitouny)
En juillet 2012, des membres du mouvement salafiste Ansar Dine ont saccagé et détruit des lieux sacrés à Tombouctou. Au final, sur 16 mausolées que comprend la ville, 14 sont en partie détruits. Les extrémistes brûlent également 4200 des 350.000 célèbres manuscrits de Tombouctou. En mars 2014, les travaux de reconstruction des mausolées endommagés ont commencé.
 
 
 (AFP PHOTO / ERIC FEFERBERG)
Le 16 Octobre 2012, dans la banlieue de Tunis, le mausolée de Saïda Manoubia, sanctuaire soufi d’une des saintes les plus vénérées du pays, a été incendié par des islamistes radicaux. Pour ces extrémistes, vénérer un saint est considéré comme impie.
 
 (REUTERS / Zoubeir Souissi)
Quelques mois plus tard, le 12 janvier 2013, un célèbre mausolée de Sidi Bou Saïd (à une vingtaine de kilomètres au nord-est de Tunis) est brûlé par des salafistes. En 2012, des dizaines d’édifices religieux dédiés à des saints musulmans sont incendiés et saccagés par les membres de cette mouvance intégriste et radicale de l'islam sunnite. Ils prônent un islam des origines, et considèrent que le soufisme, une forme mystique de l'islam, est une hérésie.
 
 (REUTERS/Zoubeir Souissi)
Un soldat américain devant les restes des bouddhas de Bamiyan. Vieux de 1500 ans, ces statues, taillées dans la roche, hautes de 38 et 55 mètres, ont été détruites par les talibans en mars 2001.
 
 
 
 (REUTERS / Ahmad Masood)

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