L'Arabie Saoudite exécute un dignitaire chiite et 46 autres personnes
Le cheikh Nimr avait été condamné à mort en octobre 2014 pour «sédition», «désobéissance au souverain» et «port d'armes» par un tribunal de Ryad spécialisé dans les affaires de terrorisme. Les réactions dans le monde chiite n'ont pas tardé, alors que la guerre dans laquelle est largement impliquée l'Arabie Saoudite se poursuit au Yémen.
A Téhéran, le leader religieux iranien Ahmad Khatami a estimé que l'exécution du cheikh chiite saoudien Nimr al Nimr aura des répercussions qui entraîneront la chute de la famille régnante en Arabie saoudite. «Je ne doute pas que ce sang pur tachera la Maison (de la famille) Saoud et qu'ils seront balayés des pages de l'histoire», a déclaré l'ayatollah Khatami, membre de l'assemblée des experts, cité par l'agence iranienne Mehr. «Le crime de l'exécution du cheikh Nimr fait partie du fonctionnement criminel de cette famille traîtresse. Le monde islamique va exprimer son indignation et dénoncer ce régime infâme autant que possible», a ajouté le dignitaire iranien.
Même réaction à Bagdad, où le parlementaire irakien Mohammed al Sayhoud, membre de la coalition au pouvoir, a affirmé que «cette mesure prise par la famille régnante (en Arabie saoudite) vise à embraser à nouveau la région, à provoquer des affrontements entre sunnites et chiites».
On peut noter aussi que cette exécution intervient quelque temps après la mort dans un bombardement d'un rebelle syrien, proche de l'Arabie Saoudite, Zahran Allouche, le 25 décembre dernier.
Preuve de la tension suscitée par la condamnation à mort du responsable chiite saoudien, un mouvement irakien avait enlevé des dignitaire qataris dans le sud de l'Irak et réclamait, en contrepartie de la libération des otages du Qatar, la remise en liberté du Cheikh Nimr, rapporte le site Oumma.com.
L'Arabie, qui est un des pays qui pratique le plus la peine de mort au monde, a aussi exécuté 46 autres personnes. Parmi les personnes exécutées samedi figurent aussi des sunnites condamnés pour leur implication dans des attentats meurtriers revendiqués par Al-Qaïda en 2003 et 2004, ainsi qu'un Egyptien et un Tchadien. La liste inclut le nom de Fares al-Shuwail que des médias saoudiens ont présenté comme étant un leader religieux d'Al-Qaïda en Arabie saoudite, arrêté en août 2004.
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