Israël: une équipe de football symbole du vivre ensemble
Ils sont quatorze jeunes footballeurs israéliens, issus de milieux défavorisés. Cette équipe est composée de juifs éthiopiens de Jérusalem et de musulmans d'Abou Gosh, une petite ville de 6.000 habitants située à une dizaine de kilomètres à l'ouest de la capitale israélienne.
Les juifs éthiopiens, qui ont émigré depuis les années 80 en Israël, ne sont toujours pas intégrés. Pour preuve, les récentes manifestations qui ont dégénéré à Tel Aviv début mai. L'équipe mixte montre pourtant qu'une cohabitation inter-religieuse est possible.
Abou Gosh, village à majorité arabe en territoire israélien compte plusieurs communautés dont des chrétiens, comme les moines bénédictins de l'abbaye Sainte-Marie de la Résurrection située dans le domaine national français. Mais il abrite aussi la deuxième plus grande mosquée d'Israël, la mosquée de la paix, qui peut accueillir 3000 fidèles. La majeure partie du financement de cette mosquée provient de fonds versés par Ramzan Kadyrov, l'actuel président Tchétchène. De nombreux habitants d'Abou Gosh se considèrent d'ailleurs comme descendants de migrants musulmans du Caucase, du XVIè siècle.
La multiplication des messages de paix
Avoir fait jouer cette équipe à Sarcelles, surnommée «la petite Jérusalem», est tout aussi symbolique. Il y a un peu moins d'un an, la commune du Val-d'Oise était le théâtre de violences aux accents antisémites en marge d'un rassemblement pro-Palestinien. Sarcelles, qui abrite 60.000 âmes de plus de 180 nationalités différentes de toutes religions, dont une très importante communauté juive de 15.000 personnes.
Les initiatives en faveur de la paix et du dialogue inter-religieux se multiplient tant en France qu'en Israël ces derniers temps. A l'image du voyage de Latifa Ibn Ziaten, la mère du premier militaire tué par Mohammed Merah, qui a emmené 17 adolescents du Val-d'Oise en Palestine et en Israël.
Les jeunes footballeurs israéliens, qui devaient également disputer des matchs à Villeneuve-la-Garenne, Saint-Denis et Grenoble, toujours dans le cadre d'un vivre ensemble apaisé, auront le temps de diffuser leur message dans ces villes qui abritent de nombreuses communautés aux multiples confessions religieuses.
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