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Irak: les Kurdes ont pris leur destin en main
Depuis la mi-juin, les troupes kurdes protègent la ville de Kirkouk de l'avancée des djihadistes de l'EIIL. L'armée irakienne a déserté les lieux, rendant de plus en plus possible le rattachement de la ville à la province autonome du Kurdistan irakien.
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Les peshmergas, les combattants kurdes, sont désormais les défenseurs de Kirkouk. L'armée régulière irakienne s'est repliée (a déserté ?), laissant la ville multiethnique sans protection face à l'avancée des insurgés islamistes.
Officiellement, la ville n'est pas contrôlée par le gouvernement de la région autonome kurde.
Mais l'ancien accord de sécurité, qui ménageait la chèvre et le chou, n'existe plus. Les peshmergas kurdes, jusqu'alors cantonnés au nord et à l'est de la ville, sont désormais partout. Ils sont même allés s'installer plus au sud, à 20 km de Kirkouk, pour y établir la ligne de front. Plus de 10.000 soldats ont été déployés, auxquels il concient d'ajouter 5000 policiers.
Et contrastant avec la débandade de l'armée régulière, par leur discipline et leur armement, les Kurdes ont déjà obtenu un premier succès: les islamistes ont stoppé leur progression. C'était du reste le premier objectif. Protéger les zones de peuplement kurde.
Désormais, il s'en dessine un second. Prendre définitivement le contrôle de Kirkouk, «la Jérusalem kurde» située en dehors de la province autonome du Kurdistan irakien.
Reste le troisième objectif, le pétrole. Même si l'exploitation date des années 30, il reste encore pas mal de barils à exporter.
Les Kurdes ont peut-être déjà gagné le cœur de l'ensemble des habitants, Turkmènes ou Arabes. Car le besoin de sécurité n'est pas un vain mot dans cette région. Le 24 juin, le chef du conseil municipal de la ville, Mounir al-Qafili, a été abattu. En fait, depuis 2003 et la chute de Saddam Hussein, la violence a été permanente dans la région.
Mais si les Kurdes se montrent trop gourmands, ils pourraient se mettre à dos Arabes et Turkmènes.
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