Michelle Obama, "first lady" en campagne pour le Président
Non, la vie de Michelle Obama à la
Maison-Blanche n'a pas été un long fleuve tranquille. En 2008, terrorisée à l'idée
de s'installer dans un "monument-musée-bureau-cible du terrorisme" , la
journaliste Jodi Kantor décrit dans son livre "The Obamas" , une "first
lady" qui envisage même de retarder son emménagement à Washington.
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"Réticente
à l'enfermement et aux obligations" , Kantor dresse le portrait d'une femme
de tête très dure avec les conseillers politiques de son mari. Entre les
experts du pouvoir et l'épouse investie en "gardienne des valeurs"* ,
les rapports sont souvent explosifs. Michelle Obama a une très haute opinion du
rôle de son mari et l'encourage dans des réformes ambitieuses. Ses conseillers
la ramènent sur terre face à l'impopularité de certains thèmes (loi sur l'immigration
ou réforme de la Santé) et la nécessité de préserver des sièges au Congrès et
de bons sondages.
Le tournant des élections de
mi-mandat
La "first lady" se doit de soutenir son
époux et le fiasco des élections de mi-mandat sonne l'heure du rassemblement
des troupes. En 2010, Michelle Obama endosse alors le costume de "reine de
motivation" . A chaque fois que Barack Obama est en difficulté sur un sujet, elle vole à son secours. Ses thèmes de prédilection : le soutien
aux familles d'anciens combattants et la réforme du système de santé avec la
lutte contre l'obésité infantile. "Durant ces
trois ans et demi comme Première dame j'ai eu la chance de voir de près à quoi
ressemble une vie de président" , a-t-elle récemment déclaré. "Et j'en
ai vu des choses!" , a-t-elle plaisanté, décrivant notamment "les
décisions à prendre quand les enjeux sont énormes et qu'il n'y a absolument
aucune marge d'erreur possible" .
Une carrière d'avocate entre
parenthèses
Face à la mère au foyer Ann Romney,
63 ans, qui veut "parler d'amour" , Michelle Obama, 48 ans, a rangé
ses prestigieux diplômes de Princeton et Harvard. Elle a choisi d'écumer les
réunions de levée de fonds (73 depuis avril !) et pris la tête de "It
Takes Ones" destiné à montrer aux partisans que même les petites
contributions peuvent faire la différence. Michelle Obama a également poursuivi
son engagement sur ses thèmes favoris, soutien aux familles de militaires et "malbouffe", mais en les abordant de manière consensuelle sur les plateaux de
télévision. Elle a par exemple participé à la fameuse
émission de Jay Leno en compagnie de la jeune championne olympique de
gymnastique Gabby Douglas.
Bilan globalement
positif
En septième position
parmi les 100 femmes les plus puissantes du monde en 2010 selon le magazine
Forbes, une chose est certaine : Michelle Obama est bien plus populaire
que son mari. Un sondage Gallup lui donnait 66% d'opinions favorables en mai
dernier, contre seulement 45% au président. "L'une des grosses différences
entre 2008 et 2012, c'est que maintenant le président a un bilan et que sa part
d'opinions favorables s'est réduite" , constate Brian Fredericks de
l'université Bridgewater. Sans Michelle, point de salut pour Barack Obama. Pour autant, la "first lady" ne fera pas de miracle. En effet même si Michelle Obama a réellement "travaillé
pour donner du sens à sa fonction" , selon son entourage elle est "capable
d'envisager la vie en dehors de la politique, voire après un échec en 2012", souligne Jodi Kantor.
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