Mali : vives tensions à Gao, après des bombardements français
De nouvelles explosions ont retenti dans la nuit de dimanche à lundi à Gao, située au nord du Mali. Depuis vendredi, la ville est en proie à de nouvelles attaques des islamistes, quinze jours après sa libération. Selon des témoins, il s'agissait d'un bombardement de l'aviation française sur le commissairiat de la ville où se trouvaient des islamistes armés. Au moins deux islamistes retranchés, et trois civils auraient été tués au cours des combats qui ont également fait 17 blessés.
L'envoyé spécial de France Info sur place, Antoine Giniaux, décrit d'abord deux explosions successives vers 1h30 du matin : un tir de mortier éclairant et une fusée tirée par les militaires français. Puis, au loin, des tirs d'armes automatiques.
Selon des soldats maliens, l'explosion semblait plutôt venir du nord de la ville, "peut-être du check-point sur la route de Bouren " qui avait été attaqué vendredi matin par un kamikaze islamiste, puis de nouveau samedi soir, également par un kamikaze. L'attaque de ce poste de contrôle survenue samedi soir aurait permis l'infiltration du commando qui a harcelé les troupes maliennes dimanche.
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Guerilla urbaine au coeur de Gao
Dimanche pendant plusieurs heures, des combats ont opposé les forces françaises et maliennes à des djihadistes retranchés dans l'ancien poste de police au coeur de la ville. Des combats qui montrent le regain d'activité des islamistes du Mujao depuis quelques jours, qui n'hésitent plus à s'en prendre à l'armée et à la population. L'envoyé spécial de France Info était sur place au moment de ces combats :
Ces combats se sont interrompus à la tombée de la nuit dimanche, les forces françaises et maliennes ayant éliminé semble-t-il le groupe islamiste. Mais d'autres francs-tireurs pourraient encore être présents dans la ville.
Par précaution, le marché de la ville, proche du commissariat, a été évacué lundi.
"Ce qui se passe aujourd'hui n'est pas totalement surprenant" (Alain Vidalies)
Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a reconnu dimanche soir que la situation n'était "pas totalement sécurisée " à Gao, reconnaissant la possibilité de nouvelles incursions de groupes djihadistes.
"Ceux qui avaient pu imaginer que ce serait simplement une marche tranquille n'étaient pas dans la vérité. Ce qui se passe aujourd'hui n'est pas complètement surprenant ", a déclaré lundi matin le ministre en charge des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies.
Selon des sources militaires, française et maliennes, plusieurs des villages entourant Gao sont acquis à la cause des islamistes. "Les espaces entre les villes ne sont pas tenus par l'armée ", expliquait sur France Info Vincent desportes, ancien directeur du Collège interarmées de Défense.
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