Mali : un nouveau président dans l'espoir d'un nouveau départ
Ibrahim Boubacar Keïta ou Soumaïla Cissé ? L'un comme l'autre, le nouveau président du Mali aura surtout la tâche bien difficile de relever le pays après dix-huit mois d'une grave crise politico-militaire. Après le premier tour il y a deux semaines, ce second tour de l'élection présidentielle doit permettre de rétablir l'ordre constitutionnel dans le pays.
Malgré la forte pluie qui tombait sur Bamako ce dimanche, beaucoup d'électeurs se sont rendus aux bureaux de vote.
Le précédent président élu, Amadou Toumani Touré, avait été renversé par un coup d'Etat en mars 2012, entraînant la prise de contrôle du Nord par les djihadistes et l'intervention de la France (toujours en cours). Le conflit a ensuite poussé 500.000 personnes à fuir, a accentué la pauvreté et exacerbé les haines entre communautés. Le nouveau président devra donc redresser l'économie et entamer un processus de réconciliation, notamment avec la minorité Touareg.
"IBK" face à "Soumi" : un ex-Premier ministre face à un ex-ministre des Finances
Près de 6,9 millions de Maliens sont appelés aux urnes pour départager les deux hommes en lice, deux vétérans de la vie politique malienne, qui ont achevé leur courte campagne vendredi. Ibrahim Boubacar Keïta, candidat du Rassemblement pour le Mali (RPM), semble largement favori, vu son score du premier tour (39,79% des voix contre 19,70% pour Cissé). Il s'est construit une réputation de fermeté, que de nombreux Maliens estiment nécessaire pour relever le pays.
Face à lui, son rival veut donner l'image d'un technicien expérimenté, et table notamment sur une plus forte mobilisation qu'au premier tour, alors que celle-ci avait déjà atteint un record historique (48,98%).
Scrutin sous haute sécurité
Lors du premier tour, certains Maliens avaient déambulé des heures avant de trouver leur bureau de vote, d'autres ne savaient pas forcément comment voter, entraînant près de 390.000 bulletins nuls. Les autorités ont donc renforcé le dispositif d'information.
Pour éviter tout risque de fraudes, le scrutin sera surveillé par près de 5.000 observateurs nationaux et internationaux. Les listes d'émargement ont également été securisées avec un nouveau sigle, en théorie infalsifiable.
Enfin, sur le plan sécuritaire, aucun incident n'avait perturbé le premier tour, mais les forces maliennes, françaises et onusiennes seront présentes en nombre, face aux risques d'attaques des groupes islamistes chassés en janvier du nord du pays.
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