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Mali : l'armée reprend l'aéroport de Tombouctou

Dans la nuit de dimanche à lundi, les armées malienne et française ont repris le contrôle de l'aéroport de Tombouctou, la cité mythique du nord du Mali. Les militaires français se positionnent maintenant pour la reprise de la ville.
Article rédigé par Clara Beaudoux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (IDÉ)

Un peu plus de deux semaines après le début de l'intervention, l'armée est déjà à Tombouctou. Dimanche vers minuit, les forces françaises et maliennes se sont emparées de l'aéroport de la ville, au lendemain de la reconquête de Gao, la plus grande ville du nord du Mali.

L'opération s'est déroulée sans aucune résistance. "Nous contrôlons l'aéroport de Tombouctou. Nous n'avons rencontré aucune  résistance. Il n'y a aucun problème de sécurité en ville ", a indiqué un officier supérieur de l'armée malienne. L'aéroport se situe à environ 3 km de la ville proprement dite.

Ce contrôle de l'aéroport a été réalisé en 48 heures, l'opération a démarré dimanche à 18h. La manoeuvre conjointe des forces françaises de l'opération Serval et des forces maliennes s'est déroulée avec un appui de patrouilles d'avions de chasse français et de parachutistes.

Objectif : libérer la ville

Selon l'envoyé spécial de France Info sur place, une grande colonne de militaires français se positionne maintenant autour de Tombouctou, appuyée par l'aviation, des hélicoptères et des drônes. Le dispositif est très important. Pendant la nuit, aucune lumière ne s'échappait de la ville, sans doute à cause de coupures d'electricité. Seule la lune permettait de distinguer les véhicules blindés faisant leur avancée.

La colonne fait plusieurs kolimètres de long, elle a traversé péniblement 500 km de désert. Les hommes sont très fatigués mais se disent concentrés sur leur mission. L'objectif des Français est la libération de cette ville, pour ensuite confier sa gestion aux forces maliennes.

"Les troupes françaises et maliennes ne sont pas encore au centre-ville.  Nous avons quelques éléments en ville, peu nombreux. Mais les islamistes ont fait des dégâts avant de partir. Ils ont brûlé des maisons et des manuscrits.  Ils ont battu jusqu'au sang les populations qui manifestaient leur joie ", a indiqué un membre de l'armée malienne.

"Une véritable guerre éclair"

Seule crainte de l'armée à Tombouctou : la présence d'éléments infiltrés et de pièges, comme à Gao, même si d'après le commandement les djihadistes ont été très affectés par la campagne aérienne. 

"C'est une véritable guerre
éclair, en fonçant dans le désert
", commente Simon Tivolle, spécialiste des questions de défense."L'état-major et le président de la république ont
semble-t-il décidé de profiter le plus possible de l'avantage acquis par
l'armée française : affaiblissement et désorganisation des troupes islamistes
armées, et en particulier d'Aqmi, le plus aguéri d'entre eux
", analyse-t-il.

Il décrit une stratégie qui semble fonctionner : "Il n'y a pas  de gros combats, peu de face à face, mais des bombardements puis l'avancée prudente des forces spéciales. A chaque fois, les djihadistes décrochent et évitent d'affronter directement le rouleau
compresseur français
".

Le colonel Thierry Burkhard a précisé que les forces françaises et africaines contrôlaient désormais la "Boucle du Niger" entre les deux bastions islamistes de Tombouctou (900 km au nord-est de Bamako) et Gao (1.200 km au nord-est de la capitale malienne).

Tombouctou est classée au patrimoine mondial de l'Unesco. Les djihadistes avaient suscité l'émoi de la planète l'année dernière, en détruisant tous les mausolées. Ils avaient pris le contrôle de la ville en juin 2012.

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