Mali : l'armée française désormais "au corps à corps" avec les islamistes
C'est une nouvelle phase de l'opération Serval. "Maintenant nous sommes sur le terrain" , confirme le chef d'état-major des armées, l'amiral Edouard Guillaud. "Dans les heures qui viennent, mais je ne suis pas capable de dire si c'est dans une heure ou dans 72 heures, nous combattrons directement" .
Il n'y a pas eu besoin d'attendre très longtemps : des sources de sécurité maliennes ont annoncé, en début d'après-midi, des combats au "corps à corps" avec les islamistes à Diabali, leur fief.
Un peu avant lui, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait prévenu : "les forces terrestres sont en train de se déployer (...) Le combat continue et ça sera long" . François Hollande ne disait pas autre chose hier, estimé que l'engagement français se poursuivrait au Mali jusqu'à sa stabilisation politique. Même si une force militaire ouest-africaine de 3.300 hommes, baptisée Misma (pour Mission internationale de soutien au Mali) est censée prendre le relais.
2.500 militaires français
A ce stade, quelque 800 hommes sont mobilisés sur le terrain - ils seront 2.500 à terme -, appuyés par une vingtaine d'avions de combat, de ravitaillement et de surveillance aérienne, et plusieurs dizaines de blindés.
Les soldats progressent vers le nord du pays. "Jusqu'à présent, nous avions fait en sorte qu'il y ait quelques forces terrestres à Bamako, pour sécuriser d'abord nos populations, nos ressortissants, les ressortissants européens et la ville de Bamako. Maintenant les forces terrestres françaises sont en train de remonter vers le nord" , confirme Jean-Yves Le Drian.
Objectif Diabali
Des centaines de soldats ont ainsi quitté mardi Niono, à 350 km au nord de Bamako, pour se rendre à Diabali, à une cinquantaine de kilomètres plus au nord - une ville prise lundi par les islamistes.
Des renforts supplémentaires sont arrivés ce mercredi matin dans la zone, pour tenter de déloger les djihadistes. La ville a été bombardée à plusieurs reprises par l'aviation française, mais la tâche s'annonce ardue : les islamistes cherchent à se fondre dans la population, et s'en servent comme bouclier.
C'est dans cette zone que se trouvent "les groupes les plus durs, les plus fanatiques, les mieux organisés, les plus déterminés et les mieux armés" , estime le ministre de la Défense. "Plusieurs centaines, plus d'un millier de terroristes" .
D'autres militaires ont quitté Bamako mardi pour Markala, à 275 km au nord-est de là. Ils sont une centaine, dépêchés sur place pour sécuriser un pont sur le fleuve Niger, et en empêcher l'accès aux islamistes.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.