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Malgré les menaces de Pyongyang, la Corée du Sud a effectué ses manoeuvres militaires à tirs réels sur une île lundi

L'île de Yeonpyeong avait été bombardée le 23 novembre par la Corée du Nord dans des exercices similaires. Quatre personnes, dont deux civils, avaient trouvé la mort.Une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU s'était achevée, dimanche, sur un constat d'échec. Pyongyang a estimé qu'il "valait mieux ne pas réagir aux provocations militaires".
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Des marines sud-coréens patrouillent sur l'île de Yeonpyeong (AFP - KOREA POOL)

L'île de Yeonpyeong avait été bombardée le 23 novembre par la Corée du Nord dans des exercices similaires. Quatre personnes, dont deux civils, avaient trouvé la mort.

Une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU s'était achevée, dimanche, sur un constat d'échec. Pyongyang a estimé qu'il "valait mieux ne pas réagir aux provocations militaires".

Les exercices militaires ont duré une heure entre 6h30 et 7h30 (heure de Paris), selon l'agence sud-coréenne Yonhap. Mais un photographe de l'AFP présent sur l'île a entendu des tirs bien au-delà. Le ministère de la Défense sud-coréenne n'a pas commenté les informations, mais promis une déclaration dans la journée.

Les tirs d'obus des marines sud-coréens auraient dû débuter pour la fin de matinée en Asie (entre 3h et 4h du matin heure de Paris). Yeonpyeong se situe en mer Jaune, près de la limite maritime fixée par l'ONU après la guerre de Corée, à 12km des côtés nord-coréennes et abrite 280 civils, en plus des militaires. Pyongyang conteste cette limite, estimant qu'elle a été tracée trop au nord.

Séoul a également placé en alerte sa force aérienne, dans l'éventualité d'une réplique du Nord. Les civils de l'île sud-coréenne de Yeonpyeong et ceux de quatre autres îles voisines, ont reçu l'ordre de se mettre à l'abri. Une consigne similaire a été communiquée à toutes les îles de la mer Jaune frontalières de la Corée du Nord, selon un porte-parole de l'état-major sud-coréenne.

Les discussions au Conseil de sécurité de l'ONU dimanche sur la situation dans la péninsule coréenne se sont achevées sur un constat d'échec. Aucun accord n'a été trouvé en huit heures de discussions entre les 15 pays membres pour une déclaration finale.

Selon des diplomates onusiens, la Chine a rejeté les demandes des pays occidentaux pour qu'une condamnation soit incluse dans la déclaration sur la Corée du Nord et son bombardement de Yeonpyeong. L'ambassadrice américaine à l'ONU Susan Rice, présidente en exercice du Conseil de sécurité, a estimé devant la presse qu'il était "improbable que l'écart" entre les positions des membres du Conseil puisse être comblé.

De son côté, la Corée du Nord a fait en geste en faveur de la paix dans la péninsule. Pyongyang a accepté le retour sur son sol des inspecteurs de l'ONU chargés de surveiller son programme nucléaire, notamment sur le site nucléaire de Yongbyon, après une rencontre avec le sénateur et gouverneur du Nouveau-Mexique, Bill Richardson. Les autorités nord-coréennes avaient retiré tous les équipements de surveillance du site de Yongbyon en avril 2009 et demandé aux inspecteurs de quitter le pays.

La réponse de Séoul à Pyongyang

Ces exercices militaires de la Corée du Sud viennent en réponse à ceux effectuer par la Corée du Nord le 23 novembre dernier. Les militaires avaient alors tiré 170 obus sur l'île dans le cadre d'exercices, provoquant la mort de deux civils et deux militaires, tout en détruisant des dizaines d'habitations. Il s'agissait des premiers bombardements sur des zones civiles depuis la fin de la guerre de Corée (1950-53).

En fin de semaine dernière, Pyongyang avait promis un "désastre" si la Corée du Sud ne renonçait pas aux manoeuvres militaires sur Yeonpyeong. Les Etats-Unis jugent que les manoeuvres sud-coréennes ne menacent pas Pyongyang, qui ne doit pas en tirer le prétexte de "nouvelles provocations".

Moscou, en revanche, a estimé que les exercices de tir sud-coréens représentaient une menace pour la stabilité de la péninsule coréenne. "La péninsule était au bord d'un conflit armé, c'est pourquoi toutes les parties doivent faire preuve de la plus grande retenue et renoncer à toute action pouvant provoquer une escalade", a indiqué une source diplomatique russe. "Nous estimons que les manoeuvres conduites avec des tirs réels ne répondent pas à cet objectif", a-t-elle ajouté.

"Malgré tout, le signal ressortant des discussions (au Conseil) est assez clair : il faut faire preuve de retenue et éviter toute provocation qui pourrait déstabiliser la situation", a ajouté le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

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