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Mahmoud Abbas ne reprendra pas les négociations avec Israël sans un arrêt de la colonisation à Jérusalem-est

C'est ce qu'il a fait savoir jeudi à la Ligue Arabe après l'annonce par Israël de constructions dans la partie arabe de Jérusalem, annonce condamnée par les Etats-Unis et l'Union européenne.Dénonçant la décision d'Israël, Joe Biden a réitéré le soutien des Etats-Unis à un Etat palestinien "viable".
Article rédigé par France2.fr
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Rencontre entre le vice président américain Joe Biden et le président de l'Autorité palestinienne (10 mars 2010) (AFP/DAVID FURST)

C'est ce qu'il a fait savoir jeudi à la Ligue Arabe après l'annonce par Israël de constructions dans la partie arabe de Jérusalem, annonce condamnée par les Etats-Unis et l'Union européenne.

Dénonçant la décision d'Israël, Joe Biden a réitéré le soutien des Etats-Unis à un Etat palestinien "viable".

"M. Abbas a informé mercredi (le chef de la Ligue arabe) Amr Moussa (...) qu'il ne pouvait pas retourner à la table des négociations sans l'annulation du projet de construction de 1.600 logements à Jérusalem-est", a affirmé M. Erakat. Il a également fait part de sa décision au vice-président américain Joe Biden, qu'il a rencontré mercredi à Ramallah (Cisjordanie), selon M. Erakat.

"La décision du gouvernement israélien de faire avancer la planification de nouveaux logements à Jérusalem-est sape cette confiance même, la confiance dont nous avons besoin maintenant afin de commencer et produire des négociations fructueuses", a ajouté le vice-président américain, en visite dans les Territoires palestinien.

L'Union européenne a "condamné" à son tour le projet annoncé par le ministère de l'Intérieur israélien de construction de plus de 1.600 unités de logements à Jérusalem-est, selon un communiqué publié mercredi.

Le ministère israélien de l'Intérieur a approuvé mardi la construction de 1.600 nouveaux logements à Ramat Shlomo, un quartier de colonisation habité par des juifs ultra-orthodoxes dans un secteur arabe de Jérusalem annexé par Israël. La communauté internationale ne reconnaît pas cette annexion.

Joe Biden marque son mécontentement
Mardi soir, Joe Biden et son épouse Jill sont arrivés avec 90 minutes de retard à un dîner donné en leur honneur par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et sa femme Sara. Ce contretemps a été interprété comme un signe de la mauvaise humeur du vice-président américain. Selon des conseillers de Benjamin Netanyahou, ce dernier a été surpris par l'annonce faite mardi par le ministère israélien de l'Intérieur dirigé par le parti ultraorthodoxe Shas, membre de la coalition gouvernementale.

"Je condamne la décision du gouvernement d'Israël de projeter de nouvelles unités de logement à Jérusalem-Est. La substance et le moment de cette annonce, en particulier avec le lancement des négociations de proximité, est justement le genre de mesure qui sape la confiance dont nous avons besoin en ce moment précis", a commenté Joe Biden dans une déclaration écrite. "Des messages ont été adressés à Biden et aux Américains pour signifier qu'il n'y avait aucune intention de le mettre en porte-à-faux", a affirmé un haut responsable israélien. "Nous avons été sincèrement surpris, aussi surpris que les Américains", a-t-il poursuivi.

Le chef du gouvernement israélien n'a toutefois pas pris position pour revenir sur la décision du ministère de l'Intérieur. La mise en oeuvre du projet pourrait intervenir après une période d'examen de deux mois. Benjamin Netanyahou avait décrété en novembre un gel temporaire de 10 mois des constructions en Cisjordanie, une mesure dont étaient exemptés les secteurs annexés inclus dans une municipalité unique de Jérusalem ainsi que le secteur oriental de la ville conquis lors de la guerre des Six jours en 1967.

"Israël n'est intéressé ni par les négociations, ni par la paix", a estimé un conseiller de la présidence palestinienne, Nabil Abou Rdainah, ajoutant que le projet du quartier Ramat Shlomo "conduira à une obstruction des négociations".

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