Madagascar : mutinerie à Antananarivo
Des tirs en provenance de la base militaire d'Ivato, proche
de l'aéroport international d'Antananarivo, ont été entendus dimanche matin à
6h00 locales (3h00 GMT). "Ce matin, il y a eu effectivement une mutinerie
fomentée par quelques éléments. Le chef d'État-major a pris les choses en main" ,
a annoncé André Lucien Rakotoarimasy, ministre des Forces Armées. Le ministre n'a
cependant pas précisé le nombre de mutins.
La situation sous contrôle-armée
Selon une source diplomatique, cette mutinerie sonne comme
une tentative d'impressionner la communauté internationale et perturber
la
rencontre prévue entre M. Rajoelina et M. Ravalomanana. Une hypothèse
qui n'a pas été confirmée à ce jour. Les
mutins n'ont revendiqué aucune cause ni publié de déclarations.
Un communiqué de l'armée explique qu'"à 5 heures
ce matin, un groupe de soldats a fait irruption dans les casernes du
premier
régiment des forces d'intervention. Ils ont tiré en l'air, puis ils ont
empêché
les autres personnes d'entrer dans les casernes" .
Des soldats et gendarmes ont rapidement encerclé la
caserne. Plusieurs officiers ont été envoyés par l'armée pour négocier
ne craignant pas de nouvelles violences. Jusqu'à ce que l'un d'entre
eux, un officier venu négocier leur reddition, ait été touché par les
tirs de mutins malgaches. Le porte-parole de l'armée, Philibert
Ratovonirina, a déclaré qu'il était impossible de "confirmer à
l'heure actuelle s'il est mort ou non" .
"Les officiers ont
quitté la zone, les négociations sont arrêtées. Nous allons voir ce qui
va se passer maintenant" , a annoncé le porte-parole.
Une rencontre décisive pour sortir de l'impasse
Suite à l'exil en Afrique du Sud en 2009 de M. Ravalomanana,
les grèves ne cessent de se multiplier et des manifestations contre le
régime de
Transition en place ont vu le jour. En novembre 2010 une tentative de
coup d'État
avait eu lieu, débutant par une mutinerie sur la même base aéronavale
d'Ivato. Le
pays traverse une crise sans précédent.
Le retour et la plausible participation de l'ex-président à
la future élection présidentielle représentent une entrave à la
résolution de
la crise.
Les deux principaux acteurs de la crise malgache, l'ex-président Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina, président actuel du
régime de Transition,
doivent se rencontrer pour entamer des négociations au sommet mercredi.
Les
médiateurs de l'Afrique australe espèrent qu'elle sera décisive pour
sortir de
l'impasse.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.