M.Obama a signé mardi le texte sur le relèvement du plafond de la dette des USA, adopté peu auparavant par le Sénat
La promulgation du texte par le président US a évité au pays "un défaut de paiement".
Dans une déclaration à la Maison blanche, Barack Obama a salué un "premier pas important" visant à s'assurer que les Etats-Unis ne vivent plus au-dessus de leurs moyens. Il a cependant ajouté que d'autres mesures seraient nécessaires pour relancer l'économie US.
Il a exhorté le Congrès à se pencher sur l'économie et la création d'emplois, tout en prévoyant des réductions budgétaires.
"Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour faire croître cette économie et remettre l'Amérique au travail", a déclaré M. Obama. "Tout le monde doit s'y mettre. Ce n'est que justice. C'est le principe pour lequel je vais me battre dans les prochaines phases de ce processus", a-t-il ajouté.
Au Sénat, immédiatement après le vote, le chef de la majorité démocrate Harry Reid a fait écho au président: "Le travail numéro un du Congrès doit être de créer des emplois pour les Américains".
La Chine pas rassurée
La Chine a accueilli durement mercredi l'adoption du plan, estimant que les Etats-Unis échouaient à désamorcer "la bombe de leur dette". Selon l'agence Chine Nouvelle, la Chine a confirmé son intention de limiter sa dépendance au dollar pour ses énormes réserves de change.
L'agence de notation financière chinoise Dagong a par ailleurs abaissé la note de la dette souveraine américaine dans la foulée. Un échec à maîtriser les emprunts américains pourrait affecter le "bien-être de centaines de millions de familles au Etats-Unis et à l'étranger", a estimé l'agence officielle.
Les élus ont approuvé mardi le texte par 74 voix contre 26 au lendemain de son adoption à la Chambre des représentants.
Le contenu du texte
Après des semaines de bataille entre républicains et démocrates, les élus du Congrès ont approuvé un relèvement du plafond de la dette américaine d'au moins 2.100 milliards de dollars, pour permettre au Trésor de faire des emprunts après le 2 août.
Une commission spéciale bipartite du Congrès devra se mettre d'accord - avant Thanksgiving, fin novembre - sur des baisses de dépenses supplémentaires, après une première tranche de 1.000 milliards de dollars.
Le tout est prévu pour tenir jusqu'en 2013, soit après la prochaine élection présidentielle à laquelle M. Obama est candidat.
Des semaines de discussions qui laisseront des traces
Les semaines de débats laisseront des traces. Sur le plan politique d'abord. La cote de popularité du président Barack Obama est descendue à 40%, selon le dernier sondage de l'institut Gallup, tandis que celui du Congrès est encore plus faible.
Par ailleurs et selon un sondage CNN/Opinion research poll, 60% des Américains désapprouvent le fait que le texte ne contienne pas de hausse d'impôts pour les plus riches.
Barack Obama et ses alliés démocrates du Congrès "se sont fait rouler" dans la farine par leurs adversaires républicains avec le compromis sur la dette, assure Dante Scala, professeur de sciences politiques à l'Université du New Hampshire (nord-est). "A court terme, le président a pris un coup" et, même si un potentiel défaut de paiement catastrophique a été évité, "il a perdu cette bataille", ajoute-t-il.
Le Président américain a suscité la colère de la frange la plus à gauche du parti démocrate qui l'accuse d'avoir renoncé à mettre fin aux exemptions fiscales pour les plus riches, mesure que les démocrates défendaient avec acharnement pour contrebalancer les coupes budgétaires.
Sur le plan économique, le secrétaire au Trésor Timothy Geithner a affirmé sur la chaîne ABC que la longueur du blocage a fait "beaucoup de dégâts" et érodé la confiance des investisseurs dans l'économie américaine. Il a toutefois assuré être toujours "très confiant" quant à la "solidité" de l'économie américaine et ses "perspectives de croissance à long terme".
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