Libération des otages : y a-t-il eu une contrepartie financière ?
Dans les deux mois qui ont
séparé l'enlèvement des sept membres de la famille Moulin-Fournier au Cameroun,
et leur arrivée en France ce samedi matin, la France a agi dans le secret le
plus total. Aucune communication n'a été effectuée, même après le retour des
otages, sur les contreparties concédées pour obtenir cette libération.
François Hollande, fidèle
à sa position, "n'a pas cédé sur ses principes, le non-versement de
rançon par la France ". Ce qui ne signifie pas pour autant que la France
n'a pas versé un sou pour la libération de ses otages. Le quotidien breton Le
Télégramme évoque l'existence de "frais de bouche ou d'entretien "
qui seraient versés par les Etats aux ravisseurs de leurs ressortissants.
Surtout, comme l'explique
Vincent Hugeu, spécialiste de l'Afrique et du terrorisme, le processus de
négociation représente un certain montant, incluant par exemple le paiement des
intermédiaires.
Quel rôle pour GDF-Suez
?
Le question se pose aussi
du rôle joué par l'employeur de Tanguy Moulin-Fournier, le père de famille.
Toujours selon le Télégramme , c'est une société britannique, Control
Risk Group, qui aurait mené une partie des tractations financières, à la
demande de GDF-Suez. D'après les informations du Monde daté de dilmanche, qui cite un
responsable ministériel, GDF-Suez a bien tenté, dans un premier temps,
d'intervenir par ses propres moyens, quitte à verser une rançon, mais a
finalement été dissuadé par le Quai d'Orsay.
Contacté par France Info,
le PDG de GDF-Suez, Gérard Mestrallet, assure que son entreprise n'est jamais
intervenue dans le processus de libération, et nie l'existence d'une "caisse", une assurance souscrite par les grandes entreprises en cas d'enlèvement.
Des libérations de
prisonniers
Reste que la principale
demande des ravisseurs portait sur la libération de prisonniers, notamment des membres de leurs familles "emprisonnés au Nigeria et au Cameroun ". La coopération
de la diplomatie française avec les autorités camerounaises et nigérianes a
permis, selon le Monde , d'obtenir la libération de prisonniers, membres
"secondaires" du groupe islamiste Boko Haram, qui n'avaient pas été condamnés pour des
actes de terrorisme.
La Grande-Bretagne aurait également fourni une aide utile
: le Télégramme rapporte que les services secrets britanniques, le MI-6,
dispose d'une base importante au Nigeria, qui traite les questions
d'enlèvements pour tous les pays européens.
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