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Les vetos russe et chinois marquent l'échec cuisant de l'Onu sur la Syrie

Au moment où s'achève la mission des observateurs des Nations unies en Syrie, Moscou et Pékin ont opposé un nouveau veto à toute sanction visant le régime de Damas. Washington et Londres envisagent d'agir en dehors du cadre de l'Onu.
Article rédigé par Gilles Halais
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Franceinfo (Franceinfo)

"Trois-mille mort, un veto. Six-mille morts, un veto. Dix-sept-mille
morts, un veto
", résume, avec colère, l'ambassadeur de France
à l'Onu, Gérard Araud.

Le projet de résolution déposé par la France, les Etats-Unis, l'Allemagne, le Portugal
et le Royaume-Uni a une nouvelle fois été bloqué par Moscou et Pékin. Le texte brandissait
la menace de sanctions économiques contre Damas si les forces syriennes ne
cessaient pas la répression sanglante entamée il y a 16 mois.

"L'Occident voulait un feu vert pour une intervention militaire"
en Syrie, se défend le Quotidien du Peuple, l'organe du parti communiste
chinois. Point de vue partagé par l'ambassadeur russe à l'Onu. Manière de
justifier les trois vetos aux projets de résolutions des Occidentaux pour
contraindre l'homme fort de Damas à faire taire les armes.

Ce nouveau double veto sino-russe marque bien-sûr un nouveau soutien
inconditionnel à Bachar el-Assad. Mais surtout l'échec cuisant des Nations
unies sur le dossier syrien, au moment où s'achève le mandat des observateurs
de l'Onu sur place, menée par Kofi Annan. Ban Ki-moon, qui était allé à Pékin en début de semaine
pour tenter de convaincre le président Hu Jintao, s'est déclaré "profondément
déçu."

Le contrôle des armes chimiques

Coincés sur le plan diplomatique, les Occidentaux semblent de plus en
plus tentés de passer outre, face au sentiment d'urgence provoqué par l'intensification
des combats dans plusieurs quartiers de Damas. Un soutien plus marqué aux
rebelles, pour les aider à s'armer et se structurer, pourrait passer par le
groupe des Amis de la Syrie, qui réunit certains pays occidentaux, arabes et la
Turquie.

Mais les Occidentaux marchent sur des œufs. Ils ne veulent pas conduire à une
déstabilisation totale de la région, d'autant que l'on soupçonne Damas de
posséder un énorme stock d'armes chimiques. Le principal risque est que Bachar
el-Assad n'en perde le contrôle, alors que de nombreux combattants d'Al-Qaïda ont
rejoint les rangs des rebelles.

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