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Les trois partis de la majorité parlementaire vont geler la ratification des accords historiques avec la Turquie

Cette décision, annoncée jeudi, constitue un revers au processus de réconciliation des deux pays après un siècle d'hostilité."Etant donné que la partie turque refuse de ratifier les protocoles sans poser des conditions préalables et dans un délai raisonnable, nous pensons qu'il est nécessaire de stopper ce processus", ont précisé les trois partis.
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Cette décision, annoncée jeudi, constitue un revers au processus de réconciliation des deux pays après un siècle d'hostilité.

"Etant donné que la partie turque refuse de ratifier les protocoles sans poser des conditions préalables et dans un délai raisonnable, nous pensons qu'il est nécessaire de stopper ce processus", ont précisé les trois partis.

Les partis de la majorité parlementaire entendent donc "retirer les discussions sur cette question de l'ordre du jour (...) de l'Assemblée nationale jusqu'à ce que la Turquie soit prête à poursuivre le processus sans conditions préalables", ont-ils ajouté. Ils reprochent à la Turquie de vouloir lier les efforts de réconciliation avec le conflit entre l'Arménie et
l'Azerbaïdjan voisin sur le Nagorny-Karabakh, territoire azerbaïdjanais peuplé majoritairement d'Arméniens, et objet d'un conflit au long cours entre Erevan et Ankara.

"La déclaration de la partie turque est inacceptable, à savoir la récente déclaration du Premier ministre (Recep Tayyip) Erdogan, selon laquelle elle continue de lier le processus de ratification des protocoles turco-arméniens avec le processus de règlement du conflit" au Nagorny-Karabakh, selon le communiqué de la coalition.

La Turquie et l'Arménie, divisées sur la question du génocide arménien sous l'empire ottoman (1915-1917), ont signé en octobre dernier deux protocoles historiques prévoyant des relations diplomatiques et la réouverture de leur frontière commune dans les deux mois suivant la ratification de ces accords par leurs parlements. Or, la ratification des protocoles par leurs parlements traîne en longueur en raison des différends sur les massacres d'Arméniens - Ankara ayant toujours refusé de reconnaître le génocide - et du contentieux sur le Nagorny-Karabakh.

Le président arménien Serge Sarkissian, qui a rencontré la semaine dernière à Washington Recep Tayyip Erdogan, devait prononcer jeudi une déclaration à la nation au sujet des relations avec la Turquie.

Serge Sarkissian reproche à la Turquie de lier la ratification des textes à une avancée dans le contentieux sur le Nagorny-Karabakh. La condition posée par la Turquie vise à satisfaire l'Azerbaïdjan, un pays allié riche en pétrole et en gaz. Les tensions autour de ce territoire azerbaïdjanais ont été ravivées en raison du processus de normalisation en cours, que l'Azerbaïdjan, allié d'Ankara, voit d'un très mauvais oeil.

Les Arméniens de souche du Haut-Karabakh, soutenus par Erevan, ont rejeté l'autorité de l'Azerbaïdjan et pris le contrôle de sept districts voisins au début des années 1990, lors d'un conflit qui a fait 30.000 morts.

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