Cet article date de plus de quatorze ans.

Les Soudanais ont commencé dimanche à voter pour élire leur président, leurs députés et leurs gouverneurs

Il s'agit du premier scrutin multipartite depuis 24 ans dans le plus grand pays d'Afrique, mais il est terni par des accusations de fraude et le boycott de certains partis.La première journée de vote a été marquée par des erreurs techniques qui ont irrité la population, sans toutefois conduire à des violences. Le vote doit durer trois jours.
Article rédigé par France2.fr
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Bureau de vote à Khartoum (11 avril 2010) (AFP / Ashraf Shazly)

Il s'agit du premier scrutin multipartite depuis 24 ans dans le plus grand pays d'Afrique, mais il est terni par des accusations de fraude et le boycott de certains partis.

La première journée de vote a été marquée par des erreurs techniques qui ont irrité la population, sans toutefois conduire à des violences. Le vote doit durer trois jours.

De nombreux problèmes logistiques ont compliqué le déroulement de la première journée de vote, au point que la commission électorale a reconnu des "erreurs techniques". Certains bureaux ont ouvert en retard, d'autres n'avaient pas reçu de bulletins de vote, ou seulement des bulletins d'une autre circonscription.

Omar el-Bechir, président depuis le coup d'Etat de 1989 et sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale, devrait remporter facilement la présidentielle.

En effet, ses deux principaux rivaux, Yasser Arman, un musulman laïque (Mouvement populaire de libération du Soudan) et Sadek al-Mahdi, ancien Premier ministre et chef du parti Umma (nationaliste), se sont retirés.

Ils accusent tous les deux Omar el-Bechir de truquer les élections et estiment que les condition ne sont pas réunies pour des élections "libres" et "justes", notamment dans la région occidentale du Darfour, sous état d'urgence.

Agé de 66 ans, le président sortant compte sur ces élections pour regagner en légitimité un an après le mandat d'arrêt émis contre lui par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour, région de l'ouest du pays en proie à la guerre civile depuis sept ans.

Les mouvements rebelles du Darfour, qui contrôlent des morceaux de territoire de cette région, rejettent ces élections mais n'ont pas menacé de les empêcher.

Le scrutin complexe de dimanche est au coeur de l'accord de paix signé en 2005 entre le SPLM et le Parti du congrès national (NCP) au pouvoir, qui mettait fin à plus de vingt ans de guerre civile au sud du Soudan. Outre le président du Soudan, les électeurs du sud élisent le président du gouvernement semi-autonome du Sud-Soudan et les députés de l'assemblée législative du Sud-Soudan

Le Soudan, pays grand cinq fois comme la France, 40 millions d'habitants dont 16 millions d'électeurs inscrits, tient ses premières élections depuis 1986 et le coup d'Etat de 1989 du militaire Omar el-Béchir, soutenu par les islamistes.

"Ces élections ne seront pas libres et justes (...) elles se sont déroulées dans le contexte d'un pays géré par un parti unique (le NCP du président Béchir), a déclaré vendredi un des ténors de l'opposition, Mubarak al-Fadil, alors que le président Béchir multipliait les appels à la mobilisation.

Les défenseurs soudanais des droits de l'homme dénoncent par ailleurs depuis plusieurs mois les manoeuvres des autorités destinées à fausser l'issue des différents votes. A commencer par un recensement truqué, selon eux, en 2008, un découpage électoral destiné à favoriser le parti au pouvoir et l'établissement de fausses listes électorales.

La fondation américaine Carter, l'Union européenne, la Ligue arabe, l'Union africaine, la Chine et le Japon observent le processus électoral au Soudan.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.