Cet article date de plus de douze ans.

Les ravisseurs chercheraient à vendre sa dépouille.

Le gouvernement a annoncé mercredi la mort de la femme âgée de 66 ans, dénonçant "un acte d'une barbarie, d'une violence, d'une brutalité inqualifiables" à l'encontre de cette dernière gravement malade et tétraplégique.
Article rédigé par France2.fr avec agences
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3 min
Marie Dedieu enlevée le 1er octobre. (AFP)

Le gouvernement a annoncé mercredi la mort de la femme âgée de 66 ans, dénonçant "un acte d'une barbarie, d'une violence, d'une brutalité inqualifiables" à l'encontre de cette dernière gravement malade et tétraplégique.

"Les contacts à travers lesquels le gouvernement français cherchait à obtenir la libération de Marie Dedieu, retenue en Somalie depuis le 1er octobre, nous ont annoncé son décès sans que nous puissions en préciser la date, ni les circonstances", avait fait savoir le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero, dans un communiqué.

Marie Dedieu souffrait d'un cancer et d'insuffisance cardiaque. Elle était de surcroît tétraplégique depuis un accident de voiture grave et les ravisseurs n'avaient pas pris le fauteuil roulant dont elle se servait pour se déplacer. Des médicaments lui avaient été envoyés pour assurer sa survie, seulement les ravisseurs n'auraient semble-t-il pas dispensé de soins à la femme souffrante.

La France (qui avait mobilisé ses services secrets pour obtenir sa libération) demande "la restitution sans délai et sans conditions de la dépouille mortelle de notre compatriote", a poursuivi Bernard Valero, en faisant part de l'"indignation" du gouvernement français "devant l'absence totale d'humanité et la cruauté dont ont fait preuve les ravisseurs".

Devant l'Assemblée nationale, le Premier ministre François Fillon a rendu hommage à l'otage décédée. Il a dit son "indignation" devant cet "acte de cruauté et de barbarie" et assuré la famille et les proches de Marie Dedieu de sa "solidarité."

Enlevée à son domicile sur l'île de Manda au Kenya dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre, Marie Dedieu a d'abord été détenue dans le petit village côtier de Ras Kamboni, en Somalie. Elle a ensuite été emmenée dans une localité voisine, toujours dans la région somalienne du Bas Juba contiguë à la frontière kényane, selon des sources locales.

Une femme engagée

Elle était arrivée il y a une quinzaine d'années dans l'archipel de Lamu dans l'océan Indien, vivant d'abord sur la principale île de Lamu, avant de faire construire une maison il y a sept ans sur celle de Manda, qui lui fait face. Selon plusieurs publications, la Française a été une militante engagée dans le mouvement féministe des années 70. En 1971, elle fit partie des signataires du "Manifeste des 343 salopes" qui, à la une du Nouvel Observateur, affirmèrent avoir bravé l'interdit de l'avortement.

L'annonce de son décès survient alors que l'armée kenyane conduit depuis la fin de la semaine dernière une opération en territoire somalien contre les insurgés islamistes shebab désignés comme responsables des récents enlèvements d'Européennes au Kenya.

La France compte encore huit Français pris en otages dans le monde : un agent de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE, services secrets), présenté sous le nom de Denis Allex (il s'agirait d'un pseudonyme), détenu en Somalie depuis le 14 juillet 2009; quatre employés du Groupe Areva, enlevés au Niger le 16 septembre 2010 et détenus au Sahel par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi); et trois humanitaires, deux femmes et un homme, portés disparus depuis le 28 mai 2011 au Yemen.

La dépouille contre de l'argent

Le ministre français de la Défense Gérard Longuet a déclaré jeudi que les ravisseurs de Marie Dedieu, otage française morte en Somalie, cherchaient "à vendre sa dépouille". "Les preneurs d'otages cherchent même à vendre la dépouille, c'est le comble de l'abjection", a déclaré M. Longuet sur la chaîne d'information i-TELE, à propos du corp de la sexagénaire malade et paralysée.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.