Les présidents vénézuélien et colombien ont décidé mardi de rétablir les relations diplomatiques entre les deux pays
Hugo Chavez et Juan Manuel Santos mettent ainsi fin à plus d'une année de tensions à propos des rebelles des FARC.
Le chef d'Etat vénézuélien et son homologue colombien, investi le 7 août, se sont retrouvés pour une rencontre au sommet dans la ville colombienne de Santa Marta.
Les relations avaient été rompues le mois dernier, alors que le prédécesseur de Joan Manuel Santos, Alvaro Uribe, était encore au pouvoir.
La Colombie reprochait à son voisin d'abriter sur son territoire des membres des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) qui profitaient de la clémence du gouvernement socialiste de Chavez pour disposer de bases arrières. Les autorités de Bogota dénonçaient également ce qu'elles qualifiaient d'embargo commercial décrété par Caracas.
"Nous avons eu des entretiens francs, directs et sincères comme dans toutes bonnes relations. Nous avons pris une importante décision pour rétablir la confiance", a déclaré Juan Manuel Santos. Il a précisé que le Venezuela avait accepté de rembourser ses dettes, évaluées à environ 800 millions de dollars, vis-à-vis des exportateurs colombiens.
"Je suis venu ici pour tourner la page", a affirmé Hugo Chavez. Les deux hommes se sont serré la main devant la statue de Simon Bolivar, héros de l'indépendance sud-américaine.
Juan Manuel Santos adopte ainsi une approche plus pragmatique que son prédécesseur, qui a mené une guerre sans pitié aux FARC. Cet économiste, qui a étudié aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, est l'ancien ministre de la Défense d'Alvaro Uribe.
Malgré leurs divergences idéologiques et politiques, les deux chefs d'Etat ont perçu l'intérêt de rétablir des liens commerciaux bilatéraux de sept milliards de dollars par an nécessaires à l'économie des deux pays.
Pour Hugo Chavez, en difficulté, cette réconciliation devrait soutenir sa cote de popularité avant les élections législatives de septembre. Dans le même temps, contraint de faire face à une forte inflation, le Venezuela va profiter d'importations bon marché de denrées alimentaires en provenance de Colombie qui est son deuxième partenaire commercial.
Pour autant, notent les observateurs, la question centrale demeure: le régime vénézuélien soutient-il réellement les FARC et leur donne-t-il asile ? La crise entre les deux pays n'est donc peut-être pas encore terminée...
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