Les Palestiniens décideront de poursuivre ou non les négociations directes avec Israël "après le 4 octobre".
Le président palestinien Mahmoud Abbas, qui entend consulter les pays arabes, a fait cette annonce lors d'une conférence de presse conjointe avec le président Nicolas Sarkozy lundi à Paris.
Le moratoire israélien sur dans les territoires a expiré dimanche.
Mahmoud Abbas a réaffirmé son souhait que l'Etat hébreu prolonge le moratoire "de trois ou quatre mois". Il avait qualifié dimanche de "perte de temps" les discussions directes entre Palestiniens et Israéliens.
"Je demande à mes frères de l'Autorité palestinienne, qui avaient déclaré ne pas vouloir reprendre les pourparlers avec l'ennemi [israélien] si ce dernier poursuivait la colonisation, de tenir leurs promesses", a déclaré le chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal, lors d'une réunion à Damas d'une commission du Parlement arabe, un organe de la Ligue arabe.
Les constructions se poursuivent
La construction a recommencé à une échelle limitée dans des colonies de Cisjordanie occupée.
Sur le terrain, des bulldozers s'activaient notamment dans l'implantation d'Adam, dans le nord de la Cisjordanie, où une trentaine de logements doivent être construits. Les constructions doivent par ailleurs reprendre dans une dizaine d'autres
implantations, selon la deuxième chaîne de télévision israélienne.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a résisté aux intenses pressions des Etats-Unis et de la communauté internationale, au risque de compromettre la poursuite des discussions avec les Palestiniens. Il a ainsi a rejeté une demande américaine de prolonger de deux mois le moratoire, précise le quotidien à grand tirage Yediot Aharonot.
Soucieux des répercussions de cette décision sur l'image d'Israël, le chef du gouvernement a toutefois appelé les colons à "faire preuve de retenue et de responsabilité". Il a également demandé à ses ministres de maintenir un profil bas pour éviter qu'Israël soit tenu pour responsable d'un torpillage des négociations.
Il a appelé Mahmoud Abbas à poursuivre les négociations de paix après le terme du moratoire sur la colonisation, dimanche à minuit (22h00 GMT). Selon les médias israéliens, les contacts devraient continuer ces prochains jours pour trouver un compromis.
Aux dires du quotidien Maariv, le ministre de la Défense Ehud Barak a examiné avec le gouvernement américain la possibilité de freiner de facto les constructions en échange d'un soutien américain sur des exigences israéliennes. En particulier la reconnaissance d'Israël par les Palestiniens comme "Etat du peuple juif" et l'octroi de garanties de sécurité sur la frontière orientale du pays.
Annoncé le 25 novembre 2009 pour une durée de dix mois, le moratoire porte sur les nouvelles constructions dans . Il ne concerne pas les milliers de chantiers déjà engagés ni la construction de bâtiments publics dans les colonies ni sur la partie orientale de Jérusalem, annexée par Israël en 1967. 3000 chantiers déjà engagés ont ainsi été menés à terme pendant le moratoire.
Quelque 300.000 colons israéliens vivent en Cisjordanie, plus 200.000 à Jérusalem-est. Environ 2,5 millions de Palestiniens vivent dans ce territoire. Selon l'organisation israélienne de défense des droits de l'homme BTselem, les colons occupent de fait 42% du territoire de la Cisjordanie, si l'on tient compte des zones entourées par des clôtures de sécurité.
En juin, le mouvement israélien La Paix Maintenant indiquait dans un rapport que le moratoire n'aurait eu aucun effet réel s'il s'arrêtait comme prévu au bout de 10 mois, en raison des nombreuses constructions lancées par les colons en prévision de cette décision.
Les statistiques officielles montrent une hausse de 33 % des mises en chantier dans les colonies au quatrième trimestre 2009 par rapport au troisième trimestre (de 447 à 593), selon ce rapport.
Au moins 2000 logements peuvent être construits dans les colonies dès l'expiration du moratoire sans autre approbation du gouvernement, selon des sources gouvernementales, voire 13.000 selon La Paix Maintenant.
Du point de vue du droit international, la colonisation de la Cisjordanie, territoire occupé, est illégale (Conventions de Genève).
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