Les menaces d'Aqmi sur les otages français au Niger
Le message délivré par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) est adressé aux familles des otages des quatre otages français enlevés en 2010 au Niger. Sur un site internet mauritanien, l'organisation reproche au gouvernement français
d'avoir "l'outrecuidance d'appeler à envahir le pays des musulmans
maliens" et menace: "cette initiative folle n'aura pas seulement
pour conséquence la mort des otages, mais noiera la France toute entière dans
les marécages de l'Azawad (Nord du Mali), ce qui aura pour conséquence pour
elle et pour son peuple davantage de malheurs et de drames" .
Contactées par l'AFP, les familles des otages n'ont pas souhaité "réagir à chaud" selon leur porte-parole, Mireille Blain.
Ouvert à la négociation
C'est la première fois qu'Aqmi s'adresse directement aux familles des quatre otages, salariés du groupe nucléiare Areva. Deux ans sans appels directs, et cette première et seule fois, l'organisation affirme qu'elle est ouverte à la discussion : "Nous annonçons notre disponibilité aux négociations. C'est le gouvernement français qui a fermé la porte aux négociations et continue de mettre en danger la vie de vos fils (...) nous attendons de votre gouvernement qu'il fasse le premier pas" , assure l'organisation.
Une vidéo début septembre
Le message a été publié sur le site mauritanien Saharamedias, connu pour être très bien informé sur les activités des groupes islamistes armés dans le nord du Mali. C'est cette agence en ligne qui a "identifié" le message. Le ministère des Affaires étrangères français n'a pas encore authentifié le message.
Ce site avait déjà publié par le passé des déclarations d'Aqmi qui n'avaient pas été dementies et une vidéo des quatre otages français le 8 septembre 2012. Pour Matthieu Guidère, professeur d'islamologie et spécialiste d'Al-Quaïda, cette deuxième action montre qu'"Aqmi, au bout de deux ans de captivité de ses otages, cherche manifestement et de façon insistante à régler cette affaire" .
L'intervention de la France au Mali ?
Le message d'Aqmi serait en lien avec l'intervention de la France au Mali. Paris étudie effectivement en ce moment avec l'Afrique de l'Ouest les conditions d'un déploiement d'une force africaine au Mali, pour aider l'armée malienne à reconquérir le nord.
Fin août, François Hollande a promis son appui "logistique" à cette intervention, si elle était organisée dans "le cadre de la légalité internationale" .
Le premier ministre malien Cheikh Modibo Diarra est en ce moment en visite à Paris. Jeudi, il doit rencontrer le chef de la diplomatie française. Il a affirmé mercredi soir que le temps "pressait" pour une intervention, tout en concédant que " la question des otages pourrait gêner la France" et que "ce serait légitime" .
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.