Les joueurs de l'équipe de France ont effectué dimanche une visite du township de Dam Se Bos à Knysna
Accueillis aux sons des vuvuzelas par 500 habitants de ce quartier déshérité par la maire de Knysna Eleanore Bouwspies, les joueurs sont descendus de leur bus pour se rendre sur le terrain dont la Fédération française de football va financer la rénovation.
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Les 23 Bleus étaient accompagnés du sélectionneur Raymond Domenech et du président de la FFF, Jean-Pierre Escalettes.
Formant une haie d'honneur pour les joueurs français sous une pluie battante, les enfants et adultes ont scandé les noms de Henry, Malouda, Ribéry et Evra, visiblement les plus populaires.
Les Bleus, encadrés par quelques policiers et des volontaires, se sont prêtés au jeu des autographes avant de distribuer des maillots de l'équipe de France à deux équipes de jeunes du quartier. "C'est une belle initiative, a déclaré le milieu de terrain Florent Malouda. Le plus important, c'est quand on va repartir et ce qui va se passer après. Je remercie la Fédération d'avoir contribué à l'amélioration de leurs installations et d'apporter de l'espoir à la jeunesse. C'est quelque chose qui restera gravé dans nos mémoires et dans les leurs."
La FFF s'est engagée à financer la rénovation du terrain du township avec le versement d'une somme initiale de 100.000 euros. "C'est beau, c'est bien, ça me fait plaisir, c'est le rôle du football de donner du bonheur à ceux qui n'en ont pas, a déclaré M. Escalettes. C'est fugitif mais cela va leur offrir des souvenirs et les joueurs se sont prêtés avec plus que de la bonne volonté à ce bain de foule."
Juchés sur une estrade, les Bleus ont ensuite dit adieu aux habitants avant de quitter les lieux, une heure avant la visite au même endroit de Rama Yade.
Les bleus ont débuté la compétition sur un match nul
L'équipe de France a commencé son Mondial vendredi en faisant match nul avec l'Uruguay sur le score de 0-0. Le premier match de cette coupe du Monde s'était terminé un plus tôt dans la journée sur un match nul (1-1) entre l'Afrique du Sud et le Mexique.
La cérémonie d'ouverture
La journée de vendredi avait commencé avec la cérémonie d'ouverture marquée par l'absence de Nelson Mandela auquel des dizaines de milliers de fans sud-africains ont rendu hommage. Leur premier président noir a été privé de la fête en raison de la mort de son arrière-petite-fille tuée dans un accident de voiture quelques heures plutôt.
Le 19e Mondial s'est ouvert de façon spectaculaire par un ballet aérien avec trois chasseurs supersoniques, puis cinq avions d'acrobatie à l'empennage peint aux couleurs du drapeau sud-africain (vert-rouge-jaune-bleu-noir-blanc). Au son des vuvuzelas, des danseurs et musiciens ont investi la couverture posée sur la pelouse afin de la préserver pour les joueurs de l'Afrique du Sud et du Mexique, qui donnaient le coup d'envoi. En costumes colorés ou en tenues traditionnelles, tous ont chanté et dansé au rythme des musiques de l'Afrique, du kwaito sud-africain au raï du Maghreb.
La Coupe du monde, première organisée sur le continent africain, est perçue en Afrique du sud comme la consécration de la démocratie post-apartheid.
La fête endeuillée pour les Mandela
Zani Mandela, 13 ans depuis le 9 juin, rentrait du concert de lancement du Mondial de football quand l'accident s'est produit, vers minuit et demi (22h35 GMT). "La voiture s'est retournée sur une autoroute qui traverse le centre de Johannesburg", a précisé un porte-parole de la police, le colonel Noxolo Kweza. Le chauffeur, qui est aussi un membre de la famille, a été arrêté. Il était ivre. Il devait être inculpé pour homicide et conduite en état d'ivresse.
Il y avait une troisième personne dans la voiture qui ramenait Zenani Mandela du concert qui a lancé jeudi soir à Soweto les festivités pour le Mondial. Il s'agit d'"une femme, membre de la famille mais pas de la mère" de l'enfant, selon la police. Elle n'a pas été blessée.
Contrairement aux informations communiquées au départ, l'ex-épouse de Nelson Mandela, Winnie Madikizela-Mandela, ne se trouvait pas dans la voiture accidentée. Toutefois, elle a dû être hospitalisée brièvement en état de choc dans une clinique privée des quartiers privilégiés du nord de la ville. "Elle a été admise brièvement mais n'a pas été hospitalisée. Elle est rentrée chez elle", a affirmé à l'AFP un responsable de la Morningside Medi-Clinic. "Elle n'avait aucune blessure physique. Mais je crois qu'elle a le coeur brisé", a ajouté ce responsable.
Le concert de Soweto, jeudi soir
Un concert géant s'est tenu jeudi soir à Soweto, à la veille du coup d'envoi du Mondial. "L'Afrique du Sud est une scène! L'Afrique du sud rock ! L'Afrique du Sud est cool !", s'est écrié le président sud-africain Jacob Zuma. "C'est le véritable coup d'envoi!", a déclaré Sepp Blatter, président de la Fédération internationale de football.
Une marée humaine vêtue des or et vert des Bafana Bafana, le onze sud-africain surnommé "les Garçons" en zoulou, a empli le stade. Noirs et blancs s'étaient rassemblés à Soweto, le township au coeur de la lutte contre l'apartheid, qui a vu le soulèvement étudiant de 1976. Pour ne pas gâcher la musique, les fans devaient laisser à l'entrée leurs vuvuzelas, ces longues trompettes de plastique coloré en passe de devenir l'emblème du Mondial sud-africain.
La star libano-colombienne Shakira (photo) et le groupe Black Eyed Peas ont ouvert ensemble le concert, diffusé dans le monde entier, improvisant autour des mots "World Cup in South Africa". Parmi les participants au concert, figuraient notamment le duo Amadou et Mariam, ou encore Alicia Keys.
A Soweto, le prix Nobel de la Paix Desmond Tutu, 78 ans, est venu manifester sa joie de voir l'Afrique du Sud accueillir le Mondial, le premier jamais organisé sur le continent. "Je rêve !", a-t-il lancé, intervenant entre deux artistes. "Nous voulons dire au monde que cette chenille laide, si laide, que nous étions, est devenue ce papillon si joli, si joli!", a continué l'ancien archevêque anglican du Cap, en référence à la chute de l'apartheid, il y a seize ans. "Nous sommes tous Africains!", a proclamé Mgr Tutu, portant le T-shirt des Bafana Bafana.
En préambule du concert, le patron de la Fifa Sepp Blatter s'est exprimé dans le stade d'Orlando, le temple du football à Soweto. "Le football rassemble les gens", a-t-il souligné, acclamé par les 35.000 spectateurs.
A l'autre extrémité du pays, la foule était telle au Cap, où la ville a inauguré un "fan park" sur la place de la mairie, qu'un mouvement incontrôlé a fait trois blessés, dont un policier. La fameuse place, où Nelson Mandela avait prononcé son premier discours d'homme libre en 1990, débordait de fans venus goûter aux festivités. Le débordement a vite été contenu et la musique a pu commencer derrière plusieurs rangs de policiers munis de boucliers.
Les problèmes de sécurité
Pour que rien ne vienne gâcher la fête, le gouvernement sud-africain a exhorté "les citoyens et les visiteurs à faire attention à leur sécurité personnelle et à celle de leur entourage". Plusieurs incidents ont rappelé cette semaine que, malgré les efforts de l'Afrique du Sud pour sécuriser la compétition, le pays reste dangereux, avec, notamment, 50 meurtres quotidiens.
Ces jours derniers, des hommes armés ont fait intrusion dans les chambres d'hôtel de journalistes étrangers pour voler argent liquide, matériel photo et passeport. D'autres reporters ont été victimes d'un vol à main armé alors qu'ils conduisaient à Johannesburg.
Le pays a investi 1,3 milliard de rands (environ 130 millions d'euros) et recruté 44.000 agents supplémentaires pour la compétition.
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