Les insurgés ont pris jeudi le contrôle de la raffinerie de Zaouïah et occupé Gariane, isolant de plus en plus Tripoli
En prenant le contôle de cette raffinerie, les insurgés libyens ont pris l'une des dernières sources d'approvisionnement en carburant des forces de Mouammar Kadhafi.
Appuyée par l'Otan, à l'ouest et au sud de la capitale, a privé l'armée gouvernementale de ses principales voies de ravitaillement.
De petits groupes d'insurgés occupaient jeudi matin la raffinerie de Zaouïah, à 50 km à l'ouest de Tripoli, que les soldats de Kadhafi ont défendue trois jours durant. L'insurection contrôlerait la route côtière conduisant à la frontière libyenne.
L'oléoduc reliant la raffinerie à la capitale est coupé depuis mardi, a dit un commandant rebelle sur place. Si c'est le cas, "les conséquences seront terribles pour la population de Tripoli", a estimé Fernando Calado, de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Il a précisé à Reuters que de plus en plus de résidents étrangers demandaient à quitter la capitale. Selon lui, plus de 300.000 étrangers résident toujours à Tripoli, dont de nombreux Philippins et Sri-Lankais, ainsi que des Tchadiens, des Egyptiens et des Tunisiens.
"Nous avons reçu 2.000 demandes (...) Nous étudions la possibilité d'évacuations aussi bien par air, par mer que par voie de terre."
Les insurgés en route pour Tripoli ?
Les combats de mercredi dans le secteur de Zaouïah ont fait neuf morts et 45 blessés, en majorité des combattants rebelles, a-t-on appris de source médicale. Des roquettes Grad tirées par les soldats de Kadhafi sont tombées sur une maison proche de l'hôpital.
Les insurgés ont également pris le contrôle de la ville de Gariane, à 80 km au sud de Tripoli, et coupé la route qui mène à la capitale, a constaté un journaliste de Reuters. Un char T34 et un canon antiaérien pris aux forces de Kadhafi sont en position sur la grand-place de la ville. "Et maintenant, en route pour Tripoli !", a lancé l'un des combattants rebelles.
Le régime lybien minimise la percée des rebelles
A Tripoli, un porte-parole du gouvernement a minimisé les récents succès de la rébellion, ajoutant que le régime gardait le contrôle du pays. Le régime a même démenti la prise de Zaouïah.
"C'est une crise qui ne durera que quelques jours. Et à la fin nous vaincrons, si Dieu le veut", a dit Moussa Ibrahim à l'agence de presse officielle Jana. "Nous irons de l'avant et nous libérerons notre pays."
Le Premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi a de nouveau lancé jeudi un appel à "un cessez-le-feu" et au dialogue, tout en excluant un départ du dirigeant Mouammar Kadhafi.
Kadhafi semble de plus en plus isolé
On ignore où se trouve le "guide" libyen, au pouvoir depuis près de 42 ans.
Appuyés par les bombardiers et les hélicoptères de l'Otan, dont la marine impose un blocus au large de la Libye, les rebelles ont réalisé ces derniers jours des progrès considérables après des semaines de statu quo.
Les Etats-Unis ont annoncé mercredi avoir déployé deux autres drones - avions sans pilote - de surveillance Predator au-dessus de la Libye. Le nombre exact de ces appareils actuellement en opération est tenu secret.
Dans l'Est, à Brega, les rebelles ont eu 18 morts et 33 blessés dans les combats de mardi et mercredi pour tenter de déloger les soldats de Kadhafi du port pétrolier et de la raffinerie, où les affrontements durent depuis de nombreux jours.
Kadhafi, 69 ans, semble de plus en plus isolé et les forces rebelles ont promis d'être à Tripoli avant la fin du mois.
A Misrata, à environ 200 km à l'est de la capitale, un porte-parole des rebelles a fait état de la découverte d'une fosse commune contenant les corps de 150 civils qui auraient été massacrés par les hommes de Kadhafi.
Il a ajouté que les forces rebelles se trouvaient dorénavant devant Hicha, sur la route côtière, à une centaine de kilomètres à l'est de la capitale.
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